Algérie

Les spécialistes dénoncent les conditions de travail



Les spécialistes dénoncent les conditions de travail
Les 24 spécialistes de l'établissement hospitalier de Skikda (nouvel hôpital) ont observé, hier, une journée d'arrêt de travail. « C'est une journée de protestation qui s'est imposée faute de dialogue », explique un des médecins protestataires, rencontré avec ses collègues dans les couloirs de l'établissement. Au sujet du motif de cette action, les médecins exhibent une pétition qui comprend l'essentiel de leurs revendications, ainsi que d'autres griefs. « Notre première et principale doléance est d'ordre professionnel, nous exigeons que le médecin soit respecté et sa dignité préservée ; au moment où nous nous attendions à une invitation au dialogue, la direction a plutôt préféré nous informer que des ponctions sur salaire allaient être appliquées », dira l'un des spécialistes. « C'est carrément faux », rétorque le directeur de l'établissement, qui ajoute : « Je ne dialogue pas dans les couloirs, je les ai invités par le biais du président du conseil médical, mais personne ne s'est manifesté. Mon bureau a toujours été ouvert, et ce n'est certainement pas aujourd'hui que je m'amuserai à le fermer ».Les protestataires évoquent plusieurs autres revendications : « Nous avons remarqué que toutes les propositions consignées dans le PV du conseil médical n'ont jamais été appliquées. Plus grave encore, à ce jour, l'établissement reste amputé d'un maillon important dans le dispositif de fonctionnement réglementaire puisqu'on ne dispose pas encore d'un conseil d'administration, chose qui laisse une grande liberté d'agir au directeur. » Le directeur, quant à lui, s'est contenté de cette réponse : « Écoutez, il n y a qu'à consulter le décret de création de notre établissement qui précise que le conseil se limite à donner un avis. Maintenant pour le conseil d'administration, voilà, je vous donne une correspondance que j'ai adressée aux instances compétentes en date du 23 décembre 2008. J'estime que j'ai fait mon travail et j'attends la réponse des instances compétentes. » Les médecins spécialistes dénoncent également les conditions de travail qu'ils jugent « défavorables ».L'un d'eux explique : « D'après le décret du service civile, nous devons bénéficier de logements. La majorité d'entre nous vient de loin et nous ne pouvons prétendre mener à bien notre travail si on continue de faire la navette chaque jour. C'est vrai qu'un quota de 12 logements a été octroyé à l'établissement, mais ces logements sont carrément inhabitables et manquent encore de l'essentiel, à savoir l'électricité, l'eau, en plus d'autres lacunes. Malgré cette situation précaire, nous avons accepté de remplir notre mission en nous rendant régulièrement à notre travail. » Ils se disent être pour le dialogue afin que leurs revendications soient prises en considération. Dans sa réponse à ces doléances, le directeur de la santé de la wilaya dira : « Pour les logements, il serait nécessaire de préciser que 12 médecins en ont bénéficiés. Ce sont des logements incessibles. S'il y a encore des commodités à parfaire, cela dépasse nos prérogatives bien que nous restions en contact avec l'OPGI. Maintenant, il faut aussi dire que la loi ne nous autorise pas à les meubler. » Jusqu'à hier après-midi, les deux parties se disaient pour le dialogue. Osons juste espérer que cette option l'emporte pour le grand bien des malades et de la wilaya de Skikda. Il serait navrant que ce fleuron de la médecine locale s'enferme dans un bras de fer inutile.


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