Algérie

Les sourds-muets seuls et isolés


Les sourds-muets seuls et isolés
Mohamed, Ali, Abdennour, Farid et les autres constituent un groupe d'une dizaine de sourds-muets qui choisissent, après 17h, le versant gauche du siège de l'APC de Boufarik pour s'y rencontrer quotidiennement. Assis sur de grosses pierres autour d'une petite table, ils s'adonnent souvent à des parties de dominos.Ils n'ont plus de local ! Leur ancien bureau, qui leur servait de local pour se rencontrer, est tombé en ruine comme toute la bâtisse qui l'accueille, Le Tassili. Les sourds-muets de Boufarik font face à beaucoup de difficultés liées notamment à la cherté de l'appareillage, à l'emploi et à la scolarisation des plus jeunes d'entre eux.Cette frange de la société continue, malheureusement, d'être marginalisée et isolée. «Ces personnes sont confrontées à de nombreux problèmes et dans tous les domaines. Il est très difficile pour elles de trouver un emploi. Mais le principal problème reste la communication avec les autres», confie Omar, un psychopédagogue. Accompagné de Abbou, un interprète ami et porte-parole de ce groupe, Mohamed, avec la langue des signes, s'exprime : «Nous, les sourds-muets de Boufarik, rencontrons énormément de problèmes dans notre vie quotidienne.Moi personnellement, je suis marié et je suis au chômage, alors que personne ne veut nous faire travailler. Avec 3000 DA par mois comme pension, ce n'est guère suffisant pour nous. Aucun responsable ne semble s'inquiéter de notre sort. On a besoin, non seulement d'une prise en charge, mais aussi de l'aide des autorités concernées pour qu'on puisse sortir de notre isolement et marginalisation.»Les pouvoirs publics se doivent d'être à l'écoute de cette frange qui n'a pas réussi à trouver ses repères dans la société algérienne et plus particulièrement à Boufarik, du fait de sa marginalisation, en donnant les moyens d'insertion (travail, local, formation dans la langue des signes?) à ces personnes pour leur permettre de mieux s'intégrer dans les différents domaines.


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