Algérie

Les Soudanais veulent juger les symboles de l'ancien régime


Les leaders de l'opposition ont appelé les manifestants à garder le caractère pacifique de ces manifestations, pour le deuxième jeudi consécutif.Des dizaines de milliers de Soudanais ont encore manifesté jeudi dans les rues de la capitale Khartoum et plusieurs autres villes du pays pour exiger le jugement de tous les symboles de l'ancien régime du président déchu Omar al-Bachir, ont rapporté les médias locaux. Initiées par les Forces de la liberté et du changement, ces nouvelles manifestations ont eu pour slogan "Processions pour le jugement des symboles de l'ancien régime", ont ajouté les mêmes sources.
À Khartoum, des délégués des manifestants ont remis un mémorandum au ministère de la Justice, exigeant que les symboles du régime du président déchu soient tenus pour responsables dans ce qui s'est passé durant les manifestations qui ont commencé fin novembre 2018, mais aussi dans d'autres crimes commis durant trois décennies de règne d'al-Bachir.
Les leaders de l'opposition ont appelé les manifestants à garder le caractère pacifique de ces manifestations pour le deuxième jeudi consécutif et la deuxième manifestation de masse aussi depuis la prise de fonction du nouveau gouvernement de transition, le 31 août dernier.
Jeudi dernier, les Soudanais ont manifesté par dizaines de milliers à la demande des Forces de changement, pour exiger la nomination de magistrats, qui n'avaient pas de lien avec l'ancien régime, à la tête des plus hautes juridictions du pays. Ces nouvelles actions de rue ont coïncidé avec le dépôt de requête par les organisations gouvernementales près les procureurs soudanais contre des personnalités de l'ancien régime accusées de corruption.
Cela a coïncidé également avec l'annonce que le ministre soudanais de la Justice qui informé le Conseil des ministres de la formation d'une commission d'enquête indépendante chargée d'enquêter sur les événements du sit-in devant le commandement général des forces armées à Khartoum, le 3 juin, dont étaient victimes plus d'une centaine de manifestants. Les sources ont déclaré : "Le ministre de la Justice a confirmé que ce comité soumettrait son rapport à la population avant le Conseil des ministres", lit-on sur le site du quotidien local Rakouba News.
Malgré la formation du nouveau gouvernement de transition pour une période de 38 mois, les Soudanais restent méfiants à l'égard de l'armée qui a tenté de garder le pouvoir après le départ d'Al-Bachir, n'étaient la résistance citoyenne et la pression internationale.
Par ailleurs, les nouvelles autorités au Soudan ont annoncé jeudi avoir annulé des condamnations à mort contre huit rebelles de la région du Darfour, une mesure de "confiance" envers les groupes armés, au moment où Khartoum cherche à mettre fin aux conflits dans le pays. La majorité des gens concernés par la mesure annoncée jeudi sont des rebelles du Darfour, une région de l'ouest du Soudan dont les habitants se sont révoltés contre le régime de Omar al-Bachir.
Les huit rebelles dont la peine de mort a été annulée sont issus de "l'Armée de libération du Soudan", un groupe rebelle dirigé par Abdel Wahid Nour, a indiqué dans un communiqué un membre du Conseil souverain, Mohamed al-Faki. Selon ce responsable, le Conseil souverain a également ordonné la libération de 18 autres rebelles du Darfour, ainsi que trois membres d'un groupe armé qui avaient été arrêtés par le Service national de renseignement et de sécurité soudanais (NISS), rebaptisé récemment sous un autre nom.

L. M.
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