Algérie

Les soucis 'téléphoniques" du gouvernement



Les soucis 'téléphoniques
Le ministre des Finances a-t-il parlé trop vite ' On le sent même un peu quand, après avoir énoncé que 'si Qtel rachète totalement Wataniya, il y a changement d'actionnariat, et s'il y a un changement d'actionnariat, il y a une règle qui s'applique, c'est 51/49%", il se reprend en ces termes : 'Cette question ne se pose pas pour mon secteur, il faut voir avec les ministères des télécommunications et de l'investissement."
Ce serait bien un changement politique qu'une entité qatarie se voit appliquer la règle générale qui s'impose aux investisseurs étrangers. Si cela se confirme, la réaction officielle à la démarche de Qtel, mériterait d'être observée avec attention pour voir si le traitement jusqu'ici réservé aux requêtes en matière d'investissements de certains émirats du Golfe a varié. Les entreprises notamment qataries ont souvent été dispensées de respecter la réglementation régissant les IDE. Mieux, elles ont bénéficié de dérogations exorbitantes sur les plans financier et foncier. On peut rappeler qu'EEIC a simplement recouru au financement local de son projet immobilier des 'Grands Vents" et qu'Emiral a bénéficié d'une assiette foncière de rêve pour son projet de promotion immobilière de Moretti. Une autre assiette foncière attend à Bellara un hypothétique projet sidérurgique, si un jour Qatar Steel consent à bien vouloir en disposer...
À partir de pareille expérience, l'on est en droit de s'étonner de l'assurance de Djoudi quant à l'application de la fameuse règle des 51/49 à Qtel s'il lui prenait de s'offrir Nedjma. Pour l'heure, on ignore si les actions encore détenues par le koweitien Kipco sont à vendre à l'opérateur, ni pourquoi. Mais il paraît évident que les déboires de Djezzy avec la réglementation monétaire et fiscale ont sensiblement arrangé les affaires de Nedjma qui, assurément, se découvre de nouvelles perspectives. Son insistance auprès de l'autorité de régulation à sévir contre les 'abus de position de dominance" de son concurrent confirme que Wataniya a fait des incertitudes autour de l'avenir de Djezzy son principal élément de stratégie. À côté de sa politique de sponsoring tous azimuts et de son armée de consultants parmi lesquels le chanteur Baâziz dont on a découvert l'éminente fonction à l'occasion du licenciement d'une conseillère vente.
Le sponsoring constituant une variante budgétaire du lobbying, l'opérateur a toute les chances de faire admettre l'éventuel projet de restructuration de son capital.
Il semble y avoir comme une logique de cycle de vie dans l'évolution de ces espèces de 'start-up" qui poussent, enflent et se dégonflent périodiquement dans des secteurs de prédilection, comme la banque, la promotion immobilière et la téléphonie. Elles commencent par se projeter dans la voie publique à travers des dirigeants qui se veulent flamboyants et 'mortellement" patriotes, comme on disait dans une publicité des années 1990, avant de se lancer dans un 'public relation" mondain et un mécénat hégémonique qui finissent par étouffer tout reproche, voire sous-estimer toute contrainte institutionnelle. D'affaires tout court, elles évoluent en affaires politiques.
Il faut alors l'intervention de tout un gouvernement pour réfréner les transmutations débridées de ce qui, à l'origine, n'était qu'une entreprise !
M. H.


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