Algérie

Les sons de cloches de la majorité présidentielle


Amar Ghoul Amara Benyounès Seddik Chiheb
Le FLN est déjà en précampagne, connaît son candidat et attend juste son feu vert.
Les partis de l'alliance présidentielle, comme ceux de l'opposition, n'ont pas manqué de «marquer leurs territoires respectifs» lors de sorties politiques quelque peu particulières en cette période de positionnement des uns et des autres par rapport à la prochaine échéance électorale. Si le Mouvement démocratique et social (MDS) a levé toute équivoque sur ses intentions en proposant son propre candidat à la présidentielle, aucune autre formation du paysage partisan n'a opéré une manoeuvre aussi directe, mais toutes n'en pensent pas moins. Il était plus qu'évident que derrière tous les discours prononcés samedi dernier, la prochaine échéance électorale était omniprésente.
De fait, dans les états-majors, on cherche ses mots, avec l'espoir de donner à l'opinion l'image de partis sérieux, responsables et surtout soucieux de la stabilité du pays. Cela s'est traduit sur le terrain par des arguments organiques, comme au MPA de Amara Benyounès qui place la balle entre les mains de son conseil national qui «prévoit de se réunir en automne prochain pour prendre sa décision par rapport à cette échéance électorale». Cette précision qui sort de la bouche même de Amara Benyounès, lors d'une session ordinaire du conseil national, donne la nette impression d'une tentative de vouloir gagner du temps, histoire de voir les intentions finales du président de la République. Le MPA qui se trouve être un allié objectif du pouvoir en place entend préserver son indépendance du parti majoritaire en limitant son soutien à la seule personne du président. Pour se donner le temps, Benyounès ne veut prendre aucun risque et renvoie le fameux conseil national à après l'université d'été du parti, prévue en septembre prochain.
La désir du MPA de s'affranchir du poids du FLN n'est pas chose nouvelle. Il partage cet «espoir» avec le RND, que le volontarisme du vieux parti agace. Mais le secrétaire général du FLN n'a cure des messages de ses alliés. Il a encore réitéré, ce samedi, à partir d'Oran tout le lexique qui lui est propre et qui donne de la scène politique nationale l'image d'une mosaïque aux trois-quarts composée aux couleurs du FLN. Très engagé dans sa campagne en faveur des réalisations de l'Algérie ces 20 dernières années, Djamel Ould Abbès n'en démord pas. «Les grands projets réalisés dans divers domaines sont des acquis qui nous concernent en tant que parti participant au pouvoir», a-t-il déclaré à partir d'Oran. Sur sa lancée, le secrétaire général du FLN n'a pas manqué de déplorer l'«ingratitude» de certaines voix qui «semblent oublier ou qui veulent escamoter les réalisations du président de la République». Au FLN, il n'y a quasiment pas de doute.
Le parti est en précampagne, connaît son candidat et attend juste son feu vert.
Dans la même ville d'Oran et sur un ton d'apparence moins électoraliste, le porte-parole du RND, Seddik Chiheb, a tenu un discours, samedi et a appelé les élus locaux de son parti à «faire preuve de conscience et de se mobiliser face aux enjeux et défis multiples sur tous les plans».
Le propos est certes militant, mais cache mal l'agacement d'une formation politique quelque peu bousculée par un allié qui prend un peu trop de place. Pour Seddik Chiheb, «l'Algérie s'apprête à vivre une élection pour la présidentielle et vit des problèmes économiques et financiers qui ont des répercussions sur la vie sociale, la cohésion nationale et alimentent la surenchère et la récupération politicienne».
Le propos se veut réaliste et tranche avec le discours très engagé du grand frère, le FLN.
Au RND, il semble que l'on soit dans l'attente et c'est une position inconfortable, au sens qu'elle ne laisse pas beaucoup de marge pour l'action de terrain.
L'autre formation de l'alliance présidentielle, TAJ de Amar Ghoul, n'est pas dans les mêmes attentes. Avec un seul ministre au gouvernement et une prétention plutôt modeste, ce parti ne pense pas moins peser sur l'échiquier électoral.
Lors de sa dernière sortie à Guelma, Amar Ghoul n'a pas dérogé à la tradition de relever son soutien à l'action du président de la République.
Le discours s'est voulu plus didactique et moins politique, mais l'intention y est tout de même bien évidente et la présidentielle revenait en filigrane dans le discours du président de TAJ.
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