Algérie

Les «solutions alternatives» de l'ASPEA



Les «solutions alternatives» de l'ASPEA
L'association de vocation écologique et de protection des animaux estime inefficaces ces campagnes d'abattage où l'on traque les animaux errants à coups d'arme à feu ou pour une mise à mort systématique par empoisonnement ou électrocution.Au moment où une énième campagne d'abatage d'animaux errants est en cours à Béjaïa, l'association de vocation écologique et de protection des animaux (ASPEA), vient de jeter un pavé dans la marre quant à l'inconséquence et le caractère brutal de la méthode en usage pour faire face à ce fléau. Créée en 2014, cette association a tout récemment saisi le wali Béjaïa l'interpellant sur l'inefficacité de l'abatage systématique dont la multiplication des campagnes ne s'est pas traduite par des résultats très probants.En effet, périodiquement, les autorités organisent des campagnes d'abatage d'animaux errants (chiens, chats et sangliers) dans l'optique de stopper leur prolifération et prévenir de leur impact sur la santé et l'hygiène publiques. Les méthodes utilisées, à savoir l'empoisonnement, le tir d'arme à feu ou l'électrocution, ont toutes toutefois pour point commun la mise à mort systématique.Constat embarrassantUn procédé vivement critiqué par l'association tant il est brutal en plus de son inefficacité manifeste à débarrasser la voie publique des hordes d'animaux errants. Preuve en est qu'en l'espace de 10 jours de la présente campagne d'abatage par arme à feu, qui prendra fin le 13 du mois, seuls 48 chiens et 40 sangliers en tout et pour tout ont pu être abattus, si on se fie au chiffres donnés, mercredi dernier via les ondes la radio Soummam, par Saci Séghir, responsable du service environnement à l'APC de Béjaïa.«Une révolution dans les pratiques s'impose suite au constat d'échec qui interpelle l'intelligence et notre conscience collective et en tant qu'individus responsables à toutes échelles pour solutionner ce fléau d'abandon des animaux errants sur la voie publique», préconise l'association dans la lettre remise au wali, dont une copie est transmise à notre rédaction. Et de déplorer : «Nos APC ont toujours recours à l'abatage systématique par empoisonnement, électrocution ou par balle, puis incinération par le feu parfois à vif (certains animaux n'étant que blessés mais considérés comme étant morts), sans pour autant réussir à éradiquer ou du moins réguler le fléau».Un constat embarrassant qui révèle à quel point notre pays est loin d'être une référence en matière de protection des animaux.Quand bien même «la loi algérienne interdit et punit toute forme de violence, de maltraitance et de cruauté envers les animaux», rappelle le document. Pourtant, il existe d'autres moyens plus éthiques et moins coûteux pour approcher ce fléau et éviter ainsi à nos amis les animaux les supplices de la «solution finale».Agir à la sourceL'association propose ce qui est appelé des solutions alternatives, basées sur des méthodes pragmatiques et mathématiques. «Il existe une solution mathématique, éthique, pragmatique : la stérilisation et la vaccination de masse des animaux errants est la seule méthode efficace prouvée de régulation pour lutter contre leur multiplication et leur prolifération», plaide Douali Yamina, présidente de l'ASPEA. En effet, selon cette militante de la cause animale, le recensement et la castration des animaux donnent plus de résultats que les «pogromes» organisés sporadiquement.En effet, l'éradication totale étant impossible, les résidus d'animaux finissent par se multiplier d'une manière exponentielle et c'est à chaque fois le retour à la case départ. «La solution (alternative) permet d'agir à la source du problème en mettant fin à la reproduction anarchique sans faire souffrir ni porter atteinte à la vie de l'animal, tout en identifiant les auteurs des abandons par le fichage systématique des propriétaires», plaide encore l'association. L'exécution de ce plan nécessite néanmoins quelques moyens, à l'image de la réalisation de refuges pour animaux, ce qui peut sembler contraignant à priori.Mais, estime la présidente de l'association, les pays ayant déjà fait cette expérience n'auraient pas emprunté cette voix si elle n'était pas moins coûteuse. Joignant le geste à la parole, l'ASPEA propose tout un plan dans ce sens, soumis à l'APC de Béjaïa, que les «autorités locales ont approuvé lors de réunions intersectorielles et intercommunales en 2014», informe Douali Yamina. L'organisation a même offert ses services à titre graciaux en faveur d'un «contrat de mission de délégation de service public» pour le traitement curatif et préventif des animaux. Toutefois, se désole la militante, «des blocages inexpliqués ont freiné le projet».




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