Algérie

Les soirées de Hadjout s'animent



Les soirées de Hadjout s'animent
Déjà en temps normal, la ville de Hadjout, wilaya de Tipasa, est réputée pour être une place de négoce attractive et privilégiée pour bon nombre d'habitants de la wilaya. A priori, cette notoriété, qui ne fait que se raffermir au fil des ans, acquiert une touche bien particulière durant les soirées ramadhanesques. D'interminables processions de groupes de femmes, souvent accompagnées de leur progéniture, et des familles par dizaines, prennent d'assaut les boutiques proposant différents produits, et les échoppes de vêtement du centre-ville, et ce, jusqu'à des heures tardives de la nuit. Rouler en voiture dans les rues commerçantes de Hadjout, particulièrement après la prière des tarawih, s'avère un exercice très difficile, d'autant que les piétons, faute de spacieux trottoirs, sont inéluctablement acculés à empiéter, bien malgré eux, sur la chaussée. Résultat : les automobilistes préfèrent mieux stationner un peu plus loin et se rendre à pied. A l'approche de l'Aïd El Fitr, comme c'est le cas ces jours-ci, le nombre de citoyens pris, pour ainsi dire, de fièvre acheteuse, augmente d'une manière exponentielle. Un constat que nombre de commerçants et d'habitants de Hadjout confirment. « C'est devenu une tradition. Hadjout connaît lors des dix derniers jours du mois sacré une affluence exceptionnelle, notamment durant les soirées. Me concernant, je vois ce mouvement d'un très bon ?il étant donné qu'il ajoute une touche nocturne particulière à la ville », commente El Ouahed de Hadjout. Selon Hamid, un jeune ingénieur agronome, de nombreuses familles des villes alentours passent leurs soirées à Hadjout. « Ces familles assaillent invariablement les boutiques jusqu'à minuit passé », remarque-t-il. Et d'ajouter : « A mon avis, elles (familles) joignent l'utile à l'agréable. » En réalité, cet adage ne prend pas souvent tout ce sens cette année. En effet, si d'une part, les familles profitent de leur sortie nocturne pour oublier la chaleur étouffante et la fatigue de la journée, elles ne sont pas souvent, d'autre part, sûres de dénicher des vêtements neufs pour leurs enfants, en prévision de la fête de l'Aïd. Bien que les échoppes soient richement achalandées en toutes sortes de marques et de types d'habits, leurs prix, en revanche, semblent, dans bien des cas, une barrière infranchissable pour les parents pris en tenaille entre le désir d'offrir ce qui se vend de plus beau et les contraintes qu'imposent leurs budgets limités, déjà laminés par les dépenses consenties pour garnir les tables d'El Iftar. « Mes trois enfants sont vraiment têtus. Ils veulent que je leur achète des vêtements à la mode, alors qu'ils savent, pertinemment, que ce qui me reste comme budget ne le permet plus », confie une dame de Hadjout qui, depuis quatre jours, se rend régulièrement dans les boutiques pour faire du repérage. « C'est peine perdue. Les prix boudent. Les articles sont si chers par rapport à l'année dernière qu'il n'est plus possible de faire de bonnes affaires », constate-t-elle. Comme elle, un père de famille, fonctionnaire de son état, dont la mission est d'acheter quatre tenues neuves à ses enfants, est sur le point de craquer. « C'est décidé, je vais emprunter auprès d'un ami un million de centimes, pour que je puisse vêtir mes deux filles et deux garçons. Ils sont jeunes, ils ne comprennent rien à la vie et je ne veux pas qu'ils se sentent privés, autant me sacrifier pour eux », tranche-t-il. « De pareilles scènes, j'en vois tous les jours. J'essaye, autant que faire se peut, de baisser les prix, mais ces arrangements ont des limites. Je ne dois pas non plus vendre à perte », s'excuse un vendeur de vêtements. Selon un autre commerçant, les prix des habits ont subi de plein fouet la dépréciation du dinar. « Les vêtements coûtent plus cher à l'achat. Des fois, nous nous contentons de petites marges de bénéfices pour ne pas perdre nos clients », soutient ce dernier.


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