Le narrateur est un jeune villageois du désert irakien dont le séjour d’étudiant à Bagdad a été interrompu par l’intervention américaine de 2003. Deux épisodes particulièrement violents vont achever de faire de ce jeune bédouin sans histoire un prétendant au sacrifice kamikaze. Le second a lieu lors de l’irruption de soldats américains au milieu de la nuit dans la maison familiale. Là, il assiste au spectacle humiliant de ses sœurs blafardes, à moitié dévêtues avec leur marmaille en pleurs, de sa mère éperdue et de son père au regard sinistré, à moitié nu, au slip avachi. Et puis le coup de crosse d’un GI, suivi de la chute du père et de l’irrémédiable. Car alors songe le narrateur, "voir le sexe de mon géniteur, c’était ramener mon existence entière, mes valeurs et mes scrupules, ma fierté et ma singularité, à une grossière fulgurance pornographique". A cet instant, il sait que plus rien ne sera comme avant et qu’il se trouve "condamné à laver l’affront dans le sang".
Dans ce roman qui clôt la trilogie entamée par Les Hirondelles de Kaboul et poursuivie avec L’Attentat, Yasmina Khadra dit être allé chercher "au commencement du malentendu, au plus proche de cet homme qui, un jour, décide de se faire sauter au milieu d’innocents", aux fins de sensibiliser le lecteur et lui prouver "que ce monde-là ne traverse pas une crise idéologique mais politique". "Certains croient que le terrorisme est une seconde nature chez les Arabes et les musulmans, ajoute Yasmina Khadra, "or, ce sont précisément ces derniers qui en souffrent le plus et qu’on essaye d’isoler ainsi dans leur tragédie". (Le Monde des Livres, 28 septembre 2006)
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Posté Le : 31/07/2007
Posté par : nassima-v
Source : www.algeriades.com