Algérie

Les sinistrés de Ghardaïa réclament un relogement rapide



Les sinistrés des inondations de Ghardaïa entament, en ce mois de mai, leur huitième mois dans les chalets, ces sortes de baraques en ferraille servant de logis aux victimes de sinistres. L'été étant déjà aux portes du Sud, les victimes des inondations craignent que leur séjour dans ces baraques ne se prolonge. « On nous a promis que nous n'allions rester que huit mois dans les chalets, et là je crains que ça ne dure encore longtemps », nous dit une jeune maman qui a bien voulu nous ouvrir la porte de sa demeure de fortune. « Nous avons tout perdu lors des inondations », nous confie-t-elle en nous invitant à entrer. « Nous n'avons pas de réfrigérateur ni d'alimentation. » Il est difficile d'imaginer la vie sous ces tas de ferraille sous la chaleur torride de l'été saharien. « On nous a fait des promesses et voilà où nous en sommes. Nous vivons ici sans savoir quand viendra notre délivrance », nous livre un autre sinistré que nous avons rencontré dans la zone de Bounoura 2. « Le ministre de la Solidarité est venu et a distribué tout ce qu'il fallait aux chalets situés à Dhaya, et à nous, on nous dit de patienter, sans réfrigérateur, sans gaz, ni transport. On est coupés du monde, livrés à nous-mêmes », souligne encore ce père de famille qui nous convie à visiter cette demeure provisoire mais dans laquelle il s'est vu obligé de faire des travaux d'aménagement pour un meilleur confort et surtout pour protéger sa famille des scorpions et vipères.« Nous n'avons même pas droit à l'éclairage public, alors que c'est une zone infestée de serpents et de scorpions. Nos chalets sont dotés d'appareils de climatisation, mais nous avons peur de les utiliser car Sonelgaz nous réclame de payer l'électricité. On se demande si on est des sinistrés ou des locataires à vie dans ces baraques », continue-t-il. Et de préciser : « Nous avons tout perdu lors des inondations, c'est à peine si j'arrive à subvenir aux besoins de ma famille en denrées alimentaires, que je suis obligé d'apporter en allant jusqu'à Ghardaïa, distante de 7 km. Si mes filles tombent malades la nuit, je ne sais pas comment faire pour les transporter à l'hôpital. Nous sommes vraiment coupés du monde ici », dit 'il. Le même citoyen dénonce l'absence de prise en charge sanitaire dans cet immense quartier composé de chalets. « On nous a promis d'être relogés dans six mois, nous sommes ici depuis huit mois. Nous espérons ne pas continuer à vivre dans ces baraques pendant trois ou quatre ans. » Notre interlocuteur qui en appelle aux plus hautes autorités de l'Etat indique : « On nous a dit d'accomplir notre devoir en votant, ce qui est maintenant chose faite, qu'ils accomplissent à leur tour leur devoir et nous délivrent de ce cauchemar. » Il est à souligner que les promesses d'indemnisation des sinistrés des dernières inondations demeurent non tenues et des centaines de familles attendent un relogement rapide avant l'arrivée des grandes chaleurs.


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