Algérie

Les signes qui ne trompent pas



Les signes qui ne trompent pas
Le zèle avec lequel les policiers ont réprimé la manifestation organisée la semaine dernière à la place du 1er Mai à Alger par des étudiants en pharmacie renseigne sur l'état des libertés dans notre pays. Il faut vraiment s'en inquiéter.Elles sont en danger et plus que jamais remises en cause. Quand bien même la Loi fondamentale les garantit. C'est vrai que ce n'est pas la première fois que la police fait étalage de toute la violence dont elle est capable, mais cette fois-ci elle a bel et bien franchi le pas vers un stade supérieur, alliant répression et humiliation. Sachant que ce n'est pas une poignée d'étudiants qui menaceraient sa stabilité, le pouvoir a voulu surtout faire peur, donner un exemple, prévenir ceux qui seraient tentés un jour de briser le mur répressif qui entoure Alger la capitale, qui est depuis longtemps une citadelle interdite à l'expression libre.Proclamée zone interdite depuis la marche du mouvement citoyen du 14 juin 2001, Alger est un espace public où les manifestations, quelles que soient les revendications qu'elles portent, même pacifiques, sont formellement interdites. Pour garder sa citadelle infranchissable, le pouvoir y met tous les moyens en sa possession, son zèle et sa violence. La manière avec laquelle les médecins ont été admonestés, violentés à l'intérieur même de l'enceinte de l'hôpital Mustapha il y a quatre ans par des policiers complètement déchaînés, augurait déjà de mauvais jours pour les libertés.Les enseignants, les gardes communaux, des militants politiques et associatifs en avaient fait l'amère expérience. La tolérance devait être maintenue au degré zéro. Deux citoyens qui voulaient commémorer, en juin dernier, l'anniversaire de l'assassinat du chanteur Matoub Lounès en allumant des bougies à la Grande-Poste ont été vite embarqués par la police et entendus dans ses locaux. La liberté d'opinion, les libertés syndicales, la liberté de conscience sont toutes pourtant garanties par la Constitution. Mais force est de croire que cette dernière ne sert que de belle devanture pour un pouvoir qui ne s'accommode guère ni de la diversité politique ni du pluralisme syndical, qu'il tolère en théorie et interdit dans les faits. Au diable la Loi fondamentale quand il s'agit de réduire au silence une société qui veut s'affranchir de son paternalisme et de sa tutelle. Tous les écarts sont désormais permis.La violence et l'humiliation semblent le choix impérieux d'un régime qui a décidé depuis longtemps de régenter la société par la force, et prêt à doubler de férocité si nécessaire. Un policier qui gifle à volonté un étudiant inoffensif, c'est l'étalage de toute la laideur d'un système répressif mis en place par un pouvoir qui, visiblement, n'a rien d'autre que la violence pour convaincre. Et la violence est le propre de tous les régimes totalitaristes. L'on se demande pourquoi l'Algérie figure parmi les pays, dans les classements internationaux, où les droits de l'homme en général et les libertés individuelles et collectives sont mises à mal !


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