Algérie

Les shebab attaquent une base de l'Union africaine



Des militants islamistes radicaux shebab lourdement armés ont attaqué mardi une base militaire de la force de maintien de la paix de l'Union africaine (UA) en Somalie, faisant des victimes, a-t-on appris auprès d'un commandant militaire local et de témoins. L'attaque, conduite avant l'aube, a visé une base abritant des soldats burundais de la Mission africaine de transition en Somalie (Atmis) près du village de Ceel Baraf, à 160 km au nord-est de Mogadiscio, selon ces sources. Un responsable militaire burundais a indiqué qu'une trentaine de soldats ont été tués et 22 autres blessés, et une douzaine d'autres sont portés disparus. Aucune confirmation de ce bilan n'était disponible dans l'immédiat auprès de responsables somaliens ou de l'UA.»Les terroristes ont attaqué tôt ce matin la base de l'armée burundaise près de Ceel Baraf, il y a eu de violents combats et des victimes des deux côtés mais nous n'avons pas davantage de détails jusqu'à présent», a déclaré le commandant militaire local Mohamed Ali interrogé par téléphone. «Ils ont lancé l'attaque avec l'explosion d'une voiture avant un échange de tirs nourri», a-t-il ajouté. «Des hommes armés shebab ont attaqué la base tôt le matin, il y a eu de fortes explosions et des échanges d'armes automatiques. Les Burundais ont quitté la base pour entrer dans le village de Ceel Baraf avant que des hélicoptères ne viennent apporter un soutien aérien», a raconté un riverain Weliyow Maalim. «Les hélicoptères ont tiré des missiles et des rafales de mitrailleuses, nous avons vu de la fumée s'élever au dessus de la base mais nous ne savons rien sur la situation exacte», a dit un autre témoin, Ahmed Adan. Selon la source militaire burundaise, environ 400 combattants terroristes ont attaqué la base après avoir fait sauté deux voitures. Les soldats burundais se sont alors repliés sur une colline voisine d'où ils ont continué à se défendre, soutenus par des drones et des hélicoptères. Le gouvernement somalien a déclaré qu'il «condamnait dans les termes les plus forts l'attaque odieuse visant l'Atmis» et a appelé la communauté internationale à faire davantage pour soutenir les forces somaliennes et l'Atmis «afin de combattre efficacement le terrorisme».Le président de la Commission de l'UA, Moussa Faki Mahamat, a déclaré sur Twitter qu'il s'était entretenu avec le président du Burundi, Evariste Ndayishimiye, pour lui présenter ses respects pour le «sacrifice» des soldats de la paix qui ont perdu la vie. Les shebab, liés à Al-Qaïda et qui mènent une insurrection contre l'Etat somalien depuis plus de 10 ans, ont revendiqué l'attaque dans un communiqué. Ils ont affirmé avoir pris le contrôle de la base et avoir tué 173 soldats de l'UA. Les shebab ont aussi diffusé une vidéo montrant des corps semblant être ceux de soldats, selon l'ONG américaine SITE Intelligence. Le bilan donné et la vidéo n'ont pu être vérifiés de manière indépendante. La force de l'Atmis, dont les effectifs représentent près de 20000 militaires, policiers et civils, issus de pays africains, a formellement remplacé la force de maintien de la paix africaine en Somalie (Amisom) avec un mandat prolongé fin mars par le Conseil de sécurité de l'ONU jusqu'à fin 2024 pour stabiliser le pays face à l'insurrection islamiste shebab.L'Amisom a chassé les shebab des principales villes du pays, dont la capitale Mogadiscio en 2011, permettant l'installation d'un gouvernement et d'institutions fédérales ainsi que la tenue de deux cycles d'élections (2012, 2017) et l'organisation d'un troisième qui devrait s'achever dans les prochaines semaines. Ces derniers mois, les shebab, affiliés à Al-Qaïda et qui restent implantés dans de vastes zones rurales, ont intensifié leurs attaques dans le pays, revendiquant notamment deux spectaculaires attaques le 24 mars. L'attaque de mardi intervient moins d'une semaine après la désignation au Parlement des présidents des deux chambres, une étape clé ouvrant la voie à l'élection du président de la Somalie. Les partenaires internationaux ont fait part de leurs inquiétudes au sujet des délais dans le processus électoral, qui selon eux distraient le gouvernement du combat contre les shebab ou encore des risques de famine dans le pays.


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