Algérie

Les SGP remplacées par des groupes



Les SGP remplacées par des groupes
Le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdeslam Bouchouarab, a donné hier le coup d'envoi pour une nouvelle reconfiguration de son secteur. Douze groupes, créés à partir des 14 sociétés de gestion des participations de l'Etat (SGP) ont été installés dans le cadre de la réorganisation et de la relance du secteur public marchand industriel (SPMI). L'enjeu est de réorienter les entreprises publiques vers d'autres modèles de production pour atteindre une croissance économique hors hydrocarbures de 7% en 2019. Et réduire de ce fait les importations.Le ministre a affirmé lors de l'installation des 12 groupes, dont 7 nouvellement créés, à l'hôtel Aurassi, que ce changement devait se faire en 2008. Un changement si nécessaire, sachant que le secteur public est constitué à 90% de PME-PMI.Les 7 nouveaux groupes concernent les filières de l'agro-industrie, des industries chimiques, des équipements électriques, électrodomestiques et électroniques, des industries locales, de la mécanique, des industries métallurgiques et sidérurgiques et des textiles et cuirs.Quant aux 5 groupes déjà existants, il s'agit de la Société nationale des véhicules industriels (SNVI), du groupe industriel des ciments d'Algérie (GICA), du groupe pharmaceutique SAIDAL, de la Société nationale des tabacs et allumettes (SNTA) et de Manadjim Aldjazair (MANAL).La décision de créer des groupes par fusion-absorption des SGP a été envisagée dès l'installation d'Abdeslam Bouchouarab à la tête du secteur, selon ses propos. Il affirmera que la reconfiguration du SPMI a été définitivement fixée par le Conseil des participations de l'Etat (CPE) en août 2014. Ceci pour dire que cette décision n'est pas liée directement à la hausse des prix du pétrole. Il affirme dans ce sens que «les contraintes des hydrocarbures sont venues mettre en évidence ce qui était déjà prévu».Il précise qu'aujourd'hui «nous partageons tous la même conviction qu'il y a nécessité de préparer notre pays à autre chose que les aléas du climat ou les aléas de la variation politique internationale qui agira sur les prix du pétrole».Les missions principales de ces groupes est de rentabiliser financièrement les fonds publics investis en eux, de multiplier les activités au plan national en favorisant la sous-traitance et en encourageant l'investissement dans la filière concernée. Elles doivent aussi devenir un «moteur» de l'internationalisation de l'entreprise algérienne par l'extension de ses marchés et activités à l'international, emmenant dans son sillage les PME publiques et privées.A noter que chaque groupe industriel sera géré par un conseil d'administration incluant un représentant de la banque de domiciliation du groupe et ouvert à des compétences externes, notamment des experts. Le ministre a précisé, dans ce sens, qu'il y aura des experts et au moins un banquier dans chaque entreprise. Il a estimé qu'il est préférable de designer un banquier dans l'entreprise au lieu d'avoir un fonctionnaire d'un ministère qui devient membre d'administration, qui vient prendre des jetons de présence, sans avoir la capacité d'orienter les gérants de l'entreprise».Pour le ministre, le banquier est mieux placé pour évaluer, adopter et orienter la stratégie des investissements et du développement de l'entreprise.Le ministre a également évoqué la création de quatre écoles de formation en partenariat avec des écoles de renommée mondiale. Il s'agit d'une école dans les métiers de l'industrie, celle dans l'économie industrielle, une école de la logistique ainsi qu'une école de management. L'enjeu est de former les acteurs de ces entreprises, notamment les managers qui sont souvent «à côté de la plaque» par rapport à ce qui se passe ailleurs. «Ils adoptent encore des modèles classiques dépassés par le temps», dira-t-il.UNE TOTALE AUTONOMIE ET DE NOUVEAUX SALAIRES POUR LES MANAGERSDe larges prérogatives, une totale autonomie de gestion et liberté d'initiative seront données aux managers des 12 groupes industriels installés. Les dirigeants de ces groupes seront soumis à des contrats de performance avec toute la liberté d'initiative dans le cadre d'un mandat de gestion définissant clairement le rôle de chacun des organes sociaux de l'entreprise. Le ministre a expliqué, lors d'une conférence de presse ayant suivi l'installation des douze groupes, qu'un contrat sera signé entre l'Etat et le manager du groupe qui fixe les objectifs à atteindre en matière de production et de résultats «des objectifs chiffrés», souligne-t-il.Il précise encore que selon l'engagement signé dans le contrat, le manager aura le droit et la liberté d'utiliser tous les moyens possibles pour atteindre les objectifs tracés. Il explique que les thèmes signés dans le contrat protègent clairement la liberté et l'autonomie du manager.Est-ce que le manager peut procéder à la compression d'effectifs en cas de nécessité, ou en cas de sureffectif ' Le ministre affirme que la gestion du sureffectif dans certaines entreprises est en voie de résolution. Il précise qu'il y a actuellement beaucoup de mesures. Il cite les départs à la retraite qui ne sont pas renouvelés. Il parle également des externalisations de certaines activités. Sur cette dernière question, le ministre a précisé que justement, l'installation de ces groupements sera suivie, dans les quatre à cinq mois qui viennent, par une opération de délimitation des périmètres par les managers désignés. Le chef du département de l'Industrie explique que la délimitation veut dire que certaines entreprises garderont les «c?ur de métier» et d'autres qui ne s'inscrivent pas trouveront d'autres solutions pour elles.Le ministre a également annoncé que dans cette résolution le CPE a autorisé le ministère de l'Industrie et l'assemblée générale des entreprises du secteur public industriel marchand d'aligner les niveaux des salaires des futurs managers des groupes au même niveau que les groupes qui existent par ailleurs. Le ministre a affirmé dans ce sens que les managers de ces groupes auront les mêmes salaires que ceux attribués aux gérants des groupes Sonatrach et Sonelgaz.En ce qui concerne la dépénalisation de l'acte de gestion souvent réclamé par les dirigeants notamment des entreprises publiques, le ministre affirme que le gouvernement est aujourd'hui en train d'étudier pour réellement rassurer et sécuriser le gestionnaire quant à ses actes de gestion. Mais, précise-t-il, «on ne parle pas de délit et de faute grave» en poursuivant «les actes délictueux relèvent toujours du pénal, que ce soit dans le public ou dans le privé». Il rassure, cependant, en indiquant que «le gestionnaire dans son acte de gestion sera plus protégé que possible». Il ajoute «nous avons souscrit à des accords internationaux, nous sommes tenus à les respecter», a-t-il dit. La privatisation est un terme qui a des arrière-pensées politiquesLe ministre a affirmé clairement que la délimitation des périmètres, qui sera engagée dans quatre mois, recensera les entreprises qui ne répondent pas aux objectifs. Il précise que les entreprises «qui ne cadrent pas» et qui ne rentrent pas dans les objectifs du gouvernement seront réorientées vers des «partenariats public-privé». Pour le ministre, il ne s'agit pas de privatisation mais d'un partenariat.La privatisation selon Bouchouarab est le statut du capital. Il explique que si le partenariat est établi entre les entreprises publiques et privées, de fait, le capital va changer. Il cite l'exemple du partenariat Renault et SNVI, en affirmant que c'est une entreprise autonome qui relève de la réglementation privée et qui obéit aux règles du code du commerce. Selon le ministre, on appelle ça un partenariat public-privé, et ça n'à rien a voir avec le terme de privatisation qui a souvent «des arrière-pensées politiques», a-t-il estimé.




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