Algérie

Les séquelles indélébiles de la décennie noire



Abandonnée face aux hordes obscurantistes et sans moyens de défense, la populationde Chigara est passée sous les fourches caudines de la nébuleuse terroriste en payant un lourd et sanglant tribut durant les années 1994 et 1995. Dans leur totalité, les témoignages recueillis çà et là, se rejoignent sur le fait que la sinistre AIS a perpétré durant cette période les pires exactions contre les riverains, dont des centaines ont dû abandonner maisons et biens pour chercher refuge sous des cieux plus cléments. La mémoire collective retiendra principalement l'assassinant de 10 citoyens, dont 5 agents de la garde communale, l'incendie d'un minibus et d'un camion de la commune, ainsi qu'un lot de documents et une aile du siège de l'APC. C'est un véritable sauve-qui-peut qui s'est emparé des citoyens des bourgades et douars excentrés. Le cas de l'exode massif des habitants de mechta Bouaâchra vers l'agglomération de Sibari, dans la commune de Grarem, illustre l'ampleur de cette tragédie humaine.Les dommages collatéraux découlant de cette politique de la terre brûlée déclenchée par les ennemis du peuple sont terribles pour la population qui n'assure sa pitance qu'en recourant aux spécificités agricoles du terroir : petit élevage, apiculture de montagne, culture maraîchère et céréaliculture. La quête inassouvie du travail, donc de survie, a poussé des centaines de jeunes à migrer vers Annaba, Skikda ou Constantine. « Le chômage dans ce coin perdu de Mila est de l'ordre de 90 », martèlent B. M. et A.-M. A, deux jeunes recalés scolaires. Deux professeurs d'enseignement moyen (PEM) estiment, par ailleurs, que ce fléau dépasse les 60% chez les jeunes. Les 40% restants travaillent dans les champs. « Pour évacuer de nuit une femme à la maternité de Mila, vous étés obligés de payer entre 1 400 et 1 600 DA de frais de location d'une voiture », tonne un père de famille. Ainsi va la vie à Chigara qui n'a pas fini avec sa descente aux enfers.


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