Algérie

Les sénateurs partagés sur le bilan



Les membres du Conseil de la nation ont entamé, hier, le débat de la Déclaration de politique générale du gouvernement. Les interventions au nombre de plus de 140 devront se poursuivre aujourd'hui. S'ils ont salué «les réalisations du gouvernement dans le cadre de la mise en oeuvre de son Plan d'action adopté en septembre 2021», en revanche ils ont ciblé à travers leurs remarques certains secteurs. Sans le citer, Kamel Rzig, ministre du Commerce et de la Promotion des exportations a été sévèrement critiqué par les intervenants. Ils reprochaient à ce dernier d'être «incapable de mettre fin au problème de la spéculation, la flambée des prix et les pénuries de produits de première nécessité comme l'huile de table, le lait et la semoule...». «Certains secteurs, malgré l'importance des moyens mis à leur disposition, ont échoué à atteindre les objectifs tracés», a souligné Kamel Khlifati du FLN, appelant «à revaloriser le pouvoir d'achat des citoyens»lesquels, dit-il, «ne s'intéressent guerre au langage des chiffres relatifs à la réduction des importations et l'excédent de la balance commerciale».D'autres secteurs dont les projets avaient accusé un retard en termes de réalisation en raison de la faible cadence des travaux en dépit de la disponibilité de tous les moyens, à l'image des transports et les travaux publics, ont fait l'objet des remarques des membres du Conseil de la nation. Les intervenants ont relevé l'importance de redoubler d'efforts, notamment dans le volet économique». Dans ce contexte, Mustapha Oussahli du tiers présidentiel a fait un état des lieux critique sur les opérations d'exportation en raison «des entraves causées par l'Agence de promotion du commerce extérieur (Algex), Air Algérie et la Compagnie nationale de transport maritime». Ce dernier a également salué les décisions du chef de l' Etat relatives à «l'autorisation à importer les véhicules de moins de trois ans et de l'importation du matériel agricole et des tracteurs de moins de cinq ans».
Temraoui Hakim du Tiers présidentiel, a plaidé pour «la réforme du système bancaire sans laquelle la nouvelle loi sur l'investissement, à elle seule, sera insuffisante». Pour ce dernier, «l'amélioration de l'environnement législatif en matière d'investissement doit être suivie d'autres réformes, comme l'activation de la signature électronique, la garantie de statistiques précises, la révision de la loi sur la monnaie et le crédit». D'autres sénateurs, ont relevé «l'absence de bilan» relatif à l'opération de «captation de l'argent de l'informel à travers la finance islamique, engagée par le gouvernement dans son Plan d'action.
Nouara Djaâfar du RND a plaidé pour la réforme du système éducatif, qui est, dit-elle la locomotive qui sert à traîner les vagons du train». Elle a appelé le ministre de l' Education à garantir «la formation pédagogique, la formation continue et la mise à niveau des enseignants». «Malgré les réformes lancées dans le secteur, l'acquisition des connaissances et l'apprentissage scientifique demeuren très faibles», ajoute-t-elle. En outre, les intervenants ont évoqué dans leurs interventions divers thèmes liés à la prise en charge des revendications des citoyens, comme la disponibilité de l'eau potable, l'enseignement et la santé, outre l'amélioration des infrastructures de base et la relance de l'économie pour créer de vrais postes d'emploi.
Les sénateurs, pour la plupart, ont salué «le bilan gouvernemental, notamment dans le volet diplomatique, ainsi que les mesures sociales prises, à l'instar de la création de l'allocation chômage et la révision des salaires». Dans ce sillage, Belhiba Kamel, issu du FLN, a appelé «à accorder aux salariés une augmentation conséquente, les revenus engrangés par l'Etat ces deux dernières années étant importants». Les sénateurs ont également interpellé le gouvernement sur les pénuries enregistrées dans les produits à large consommation, en mettant l'accent sur leurs répercussions sur le pouvoir d'achat des citoyens. Ils déplorent également le renvoi aux calendes grecques de la mise en oeuvre de la subvention ciblée des produits de base. Ils ont également préconisé de créer une instance autonome spécialisée dans la vérification des chiffres officiels.
D'après certains, la Déclaration de politique générale du gouvernement n'a pas comporté de bilans chiffrés quant aux engagements du gouvernement, les projets tracés, les réalisations accomplies et le taux d'avancement de leurs travaux.


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