Algérie

Les sénateurs cautionneront-ils «le coup de force » du FLN et du RND '


Les sénateurs cautionneront-ils «le coup de force » du FLN et du RND '
La première étape des «réformes politiques» promises par le président Bouteflika tire à  sa fin. Après avoir été adoptés sans surprise aucune à  l'APN, en dépit de l'opposition de certains partis, qui n'est finalement qu'une simple mise en scène visant à  créer un semblant de débat, les projets de loi élaborés dans le cadre de la démarche présidentielle atterriront, dès demain, au Conseil de la nation. Mais ce n'est qu'un passage obligé qui ne changera rien au contenu de ces textes dont les moutures initiales étaient déjà très maigres et qui ont été largement triturées au niveau de la Chambre basse du Parlement.
LES TEXTES AVALISÉS MALGRÉ LEUR CONTENU
Deux partis de l'Alliance présidentielle, le FLN et le RND, ont fait presque un passage en force en vidant, comme l'estiment certains partis à  l'APN, les projets de textes en question de «leur substance». En effet, dans les coulisses de l'hémicycle Zirout Youcef, des députés appartenant même au FLN et au RND ont affiché ouvertement leur opposition au contenu de ces projets. Cependant, discipline partisane oblige, ils les ont avalisés. En tout cas, l'opinion publique nationale a assisté, durant plus de deux mois, à  «une pièce théâtrale» de mauvais goût, où se sont mêlés de faux débats et de faux suspens qui n'ont débouché que sur le maintien du statu quo en matière de gestion de la vie politique et publique. L'on a vu le MSP de Bouguerra Soltani jouer à  l'opposition et le PT maintenir sa politique de soutien critique au chef de l'Etat. N'ayant pas apprécié «les manœuvres partisanes de ses alliés de l'Alliance», le MSP a tenté de se rebeller contre le pouvoir dont il fait partie. Il a, dans un premier temps, opté pour l'abstention concernant les projets de loi sur le régime électoral, le quota des femmes et la compatibilité avec le mandat parlementaire. Ensuite, le MSP passe à  l'étape supérieure en votant, pour la première fois depuis la création de l'Alliance présidentielle, contre les trois derniers projets de textes, celui relatif aux partis politiques, le projet de loi sur les associations et le projet de texte sur l'information. Pour le MSP, il s'agit là d'une décision politique. Le Sénat connaîtra sans doute des débats de même nature. Mais les projets adoptés par l'APN seront avalisés sans aucun changement, d'autant plus que la Chambre haute du Parlement n'a pas les prérogatives de les amender. Mais les sénateurs vont quand même jouer le jeu en critiquant le contenu de ces projets. Ce scénario nous l'avons déjà constaté lors des débats au Sénat sur la loi électorale et celle relative à  la promotion politique de la femme. La vice-présidente du Sénat, Zohra Drif-Bitat, rappelons-le, avait même demandé une intervention du président de la République pour effectuer une deuxième lecture du projet de loi organique portant élargissement de la représentation de la femme aux Assemblées élues. La sénatrice du tiers présidentiel avait critiqué les députés de la majorité pour avoir dénaturé un projet présidentiel sur la représentation des femmes en politique. Cette fois-ci aussi, les sénateurs vont probablement remettre en cause le travail de leurs collègues de l'assemblée. Mais leurs critiques et leurs préoccupations resteront lettre morte, puisque à  la fin de la partie, ils cautionneront et approuveront les projets tels que adoptés par les députés de la majorité à  l'assemblée : FLN et RND. Le président de la République va promulguer ces textes, mais pas dans leur version originale. Il n'y aura pas de deuxième lecture puisque le Président est satisfait, comme de la tournure qu'ont pris les projets initiés par ses soins.
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