Résumé : Ihssane se rend à la pouponnière et elle est bouleversée en voyant les bébés en train de pleurer dans une grande salle. Plus que jamais elle réalise avoir eu la chance d'être adoptée par une famille en or. La directrice est absente. Ihssane tombe sur la psychologue de service et discute avec elle du sort des bébés abandonnés...- Ah une étudiante... Mais tu n'as rien apporté avec toi ! Pas de bloc-notes ! Rien...La psy, qui n'a cessé de l'observer, a froncé les sourcils. Elle doute sérieusement d'elle et de son projet.- Aurais-tu abandonné ton bébé ' Cherches-tu à avoir de ses nouvelles ' Le reconnais-tu 'Ihssane a pâli et a reculé.- Non, souffle-t-elle. Je n'ai pas... Pourquoi pensez-vous que j'ai pu abandonner mon bébé ' Jamais je ne pourrais m'en séparer...- Toutes les mères qui se culpabilisent d'avoir abandonné leurs enfants appellent pour avoir de leurs nouvelles ou viennent ici !La plupart du temps, elles ne reviennent pas car leurs petits amis ne peuvent pas assumer ! Elles ne peuvent pas prendre leurs enfants chez leurs familles car notre société culpabilise la femme et la condamne ! Elle pourrait être agressée et violée qu'ils trouveraient à redire sur son comportement et ses tenues ! La femme est condamnée d'avance ! Alors, assumer son rôle de mère célibataire, c'est inimaginable chez nous ! Elles se comptent sur les doigts d'une seule main ! En général, dans ces cas-là, si elle est indépendante financièrement, elle coupe avec sa famille qui lui reproche de l'avoir déshonorée.Dans l'autre cas de figure, le plus fréquent hélas, regrette la psy, elle est forcée d'abandonner son bébé, d'étouffer sa peine, de se taire dans un silence justifié. Elle y est forcée malgré son amour pour son enfant, car le poids de la famille et de la société est insupportable !- C'est triste, murmure la jeune fille, émue jusqu'aux larmes. Elles doivent souffrir... Comme leurs enfants ! Ils vont grandir sans elles, sans leur amour !- Oui mais grâce à de nombreux couples stériles, la plupart finissent par adopter ! Mais toi, si tu n'es pas maman, vu ta sensibilité au sujet, j'en suis à me dire que tu as aussi connu ce sort, n'est-ce pas ' Je ne me trompe pas 'Ihssane secoue la tête, bouleversée, n'en revenant pas qu'elle ait pu lire en elle aussi facilement. Elle est habituée à écouter et à décrypter les sentiments cachés des autres, même le silence parle pour elle. Elle pose la main sur son bras et lui dit :- Allons dans mon bureau ! On y sera plus tranquilles !Ihssane la suit après avoir regardé une dernière fois les bébés. La psy ferme la porte et l'invite à s'asseoir. Elle ne va pas derrière le bureau mais prend place près d'elle. Ihssane a sorti un mouchoir et s'essuyait les yeux. Elle ne s'était pas attendue à fondre en larmes...- Je m'excuse, murmure-t-elle.- Tu es toute excusée, dit la psy en souriant doucement. Il faudrait être sans c?ur pour ne pas être touchée par leur situation dramatique ! Mais dis-moi, tu as été adoptée ' Si tu es venue ici, dans cette pouponnière, c'est parce que ta vie a commencé ici, n'est-ce pas '- Oui, j'ai été adoptée, reconnaît Ihssane. J'étais ici, quelque temps...- Pourquoi es-tu revenue ' Tu n'es pas heureuse chez tes parents ' Depuis quand sais-tu pour ton adoption '- Depuis des années. J'ai la chance d'être dans une famille merveilleuse ! Je n'ai manqué de rien... Mon père est décédé quand j'avais dix ans !- Alors pourquoi es-tu ici ' Qu'est-ce que tu cherches ', l'interroge la psy. Ta mère 'Ihssane hoche la tête. Elle veut remonter jusqu'à elle, par n'importe quel moyen...(À suivre)A. K.NomAdresse email
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 06/09/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Adila KATIA
Source : www.liberte-algerie.com