Deuxième chapitre : Les désillusionsRésumé : Ihssane s'occupe très bien de ses grands-parents. Pour leur éviter des lendemains malheureux, el-hadj Ahmed a mis la maison à leurs noms. Il offre une voiture à Ihssane. Krimo n'apprécie pas. Il va leur parler, il leur rappelle qu'elle n'est pas de leur sang. Guemra lui défend de parler d'elle et lui ordonne de partir. Ihssane a tout entendu. Elle pleure et prétexte avoir de la poussière dans les yeux quand sa grand-mère s'en rend compte...Ihssane souffre de sa condition mais ne laisse rien paraître. Elle continue de s'occuper d'eux et poursuit ses études avec assiduité. Le soir, elle révise dans la chambre de ses grands-parents. El-hadj Ahmed a un ?il sur elle et sur la télé. Il baisse le son au point où Ihssane se demande s'il ne sait pas lire sur les lèvres.- Ne te gêne pas grand-père ! Augmente le volume, ça ne me gênera pas !Mais il refusait. Quand elle n'en pouvait plus de réviser, elle allait s'asseoir près de lui et suivait le film ou l'émission.- J'ai remarqué que tu n'es pas concentrée ces derniers jours, dit-il. Qu'est-ce qui ne va pas ' Ta mère te manque ' Tu as des soucis ' Quelqu'un t'embête '- Non, je n'ai pas de souci ! Quant à maman, je passe la voir au bureau ! Elle me paraît bien. Je crois qu'elle est heureuse, dit-elle en souriant. Le bonheur lui va bien...- Incha Allah que toi aussi tu connaîtras le bonheur ! Je voudrais te voir mariée avant de quitter ce monde !, confie hadj Ahmed. Tu es une belle jeune fille et je suis persuadé que d'ici quelque temps on recevra de la visite !- Ce n'est pas pour demain, réplique-t-elle. Je ne pense pas à me marier. D'ailleurs, qui voudrait d'une fille sans famille '- Mais qu'est ce qui te prend ' Nous sommes ta famille ! Comment peux-tu en douter une seule seconde ', s'écrie el-hadj. Tu es notre petite- fille, et on t'aime... Peut-être que je ne te le montre pas assez, mais tu es tout pour moi !- Oui, mais malgré ça, je n'échapperais pas aux préjugés !- Tu es une fille de bonne famille, bien élevée, instruite et qui ne manque pas de beauté, insiste le vieux grand-père. Un garçon bien ne s'arrêtera pas sur le détail de ta filiation !- Mais sa famille...- Tu te trompes ma fille ! S'ils savent qui t'ont élevée, ils seront fiers de t'avoir dans leur famille !Mais Ihssane ne semble pas y croire.- On n'en fera pas un secret, poursuit-il. Ils le sauront dès le premier jour ! Tu ne dois rien craindre de la vérité !- Ce que je crains, c'est ce que j'ignore ! Grand-père, je voudrais...La jeune fille trouve enfin l'occasion de se confier à lui. Elle voudrait connaître ses origines, sa mère, les raisons qui l'avaient poussée à l'abandonner. Depuis quelques jours, elle ne cessait d'y penser. Elle a imaginé mille scénarios possibles. Sa mère devait être jeune et victime d'un viol. Mais l'idée d'être le fruit d'une agression sexuelle lui déplaît au plus haut point. Elle préfère imaginer être le fruit d'un amour impossible à cause d'une rivalité entre les familles. A défaut d'interrompre la grossesse, elle avait tenu jusqu'à la délivrance. Elle l'avait abandonnée parce qu'elle n'avait pas le choix. Elle devait la regretter. Peut-être même avait-elle cherché après elle ' Espérait-elle la revoir 'Mais comment le savoir ' Ihssane est torturée par ces questions sans réponse. Son grand-père la comprend. Cependant, même s'il respectait son envie de connaître la vérité, il lui demande, la voix enrouée par la peine :- Tu n'es pas heureuse avec nous ' Pourquoi vouloir sortir une histoire du passé ' As-tu pensé à ta mère ' A la peine qu'elle aura lorsqu'elle saura que tu cherches après elle ' Elle va croire qu'elle n'a pas été à la hauteur, qu'elle est une mauvaise mère ! Elle va penser que tu veux nous quitter ! As-tu seulement pensé à ce que ces recherches vont représenter dans ta vie ' Ce sera comme un tremblement de terre ! Si tu ne t'en sors pas plus forte, il détruira tout dans ta vie ' Est-ce que cela en vaut la peine 'La jeune fille ne répond pas à ces questions. Elle a envie d'avancer dans ses recherches tout en gardant le secret pour que sa mère Zina n'en souffre pas. Pour cela, elle doit avoir la bénédiction de son grand-père...(À suivre) A. K.NomAdresse email
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Posté Le : 01/09/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Adila KATIA
Source : www.liberte-algerie.com