Algérie

Les scénarios d'une élection en Afghanistan



Les scénarios d'une élection en Afghanistan
À la veille de la publication des premiers résultats de la présidentielle afghane, la guerre des nerfs se poursuivait, hier, entre les deux principaux candidats, le président sortant Hamid Karzaï et Abdullah Abdullah, qui continuent de se dire en tête du scrutin. La Commission électorale afghane (IEC) a indiqué qu'elle annoncerait aujourd'hui les premiers résultats partiels du scrutin présidentiel de jeudi dernier. Les équipes de campagne de M. Karzaï et de son ancien ministre des Affaires étrangères, Abdullah Abdullah, se disent, depuis le lendemain du scrutin, en tête de la seconde présidentielle de l'histoire de l'Afghanistan, se fondant chacun sur les informations fournies par leurs observateurs sur le terrain. Depuis se joue une guerre des nerfs : M. Abdullah accuse l'équipe Karzaï de fraudes massives et le président fait le dos rond en prônant « la paix et l'unité » dans des dîners officiels. Nombre de regards sont tournés vers Abdullah, installé dans une position de sérieux challenger après une campagne dynamique, avec deux scénarii possibles. Le premier est une victoire de Karzaï au premier tour avec, pour Abdullah, un score honorable qui l'installerait comme principal opposant, ce qui en ferait un homme très courtisé et lui laisserait une option pour la prochaine présidentielle. L'autre hypothèse est un second tour entre les deux hommes avec, selon plusieurs sources diplomatiques et experts, le risque d'une défaite plus cuisante pour Abdullah, qui pourrait donc ne pas vouloir prendre ce risque. Les accusations de fraudes massives, la participation moyenne, voire faible, et le manque d'observateurs dans certaines régions font douter de la crédibilité du scrutin et renforcent, selon certaines sources, l'hypothèse d'un règlement à l'amiable. « Les deux hommes sont à la recherche d'un gentlemen's agreement », note ainsi un diplomate occidental. Officiellement, les deux camps nient toutes négociations.« Gentlemen's agreement »Le porte-parole de la campagne de M. Karzaï, Waheed Omar, a affirmé : « Abdullah a été nommé chef de la Jirga de la paix régionale » l'an dernier, une assemblée rassemblant des chefs tribaux afghans et pakistanais et visant à trouver une solution au conflit « par un décret présidentiel et comme il n'a pas officiellement démissionné de ce poste, il reste logiquement en fonction ». Le camp Abdullah est plus virulent : travailler dans un futur gouvernement Karzaï serait « une perte de temps et participer à un gouvernement corrompu », selon le porte-parole de campagne Sayed Aqa Fazil Sancharaki. Ce dernier nie que son champion se soit vu proposer un poste gouvernemental par M. Karzaï, qui a souvent utilisé cette stratégie pour rallier des opposants. Mais « en coulisses, les tractations vont bon train pour qu'Abdullah accepte une défaite au premier tour », explique un diplomate occidental. Son acceptation « peut dépendre de ce qu'il obtient en échange », ajoute le diplomate. Les Occidentaux poussent depuis plusieurs mois le gouvernement afghan à créer un poste de Premier ministre. Au printemps, M. Abdullah avait affirmé à l'AFP que M. Karzaï lui avait proposé de lui donner ce poste s'il acceptait de se retirer du scrutin. « Les premiers résultats (partiels) communiqués par l'IEC aujourd'hui pourraient refléter le résultat de ces tractations », estime le diplomate. Mais la commission n'a rien annoncé pour l'instant, pas même le taux de participation, que nombre d'observateurs prévoient sous les 50%, voire bien plus bas. Pour Haroun Mir, si la participation est inférieure à 40%, « ce sera très difficile pour le nouveau gouvernement d'être crédible ».


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