«Les salauds vont en enfer»

L'homme au-dessus de tout soupçon a regagné son terroir. Il a démontré qu'il jouissait d'une totale impunité face à la justice américaine.
Quant à l'abandon des poursuites à cause, soi-disant, d'un «manque de crédibilité de la plaignante», on ne peut qu'affirmer que c'est un déni de justice. Dans ce cercle de rapaces, tout a été fait pour «prouver» que la présumée victime avait menti, abstraction faite des certificats médicaux qui prouvaient le contraire. Qu'y-a-t-il d'étonnant au palais de l'injustice ' Rien ! Tout est permis ! Les puissants ont toujours raison et les peuples tort. Et ce qu'il est convenu d'appeler «justice» préjuge, mais ne se déjuge jamais. A partir du moment où le procureur avait préjugée l'infortunée femme de ménage «menteuse», le reste ne comptait plus. Il ne pouvait renier ce qu'il avait annoncé, bien imprudemment d'ailleurs, devant les médias, et tant pis pour les évidences des expertises médicales, le passé plus que sulfureux du personnage haut placé et le vécu traumatisant de la présumée victime. Oublions un instant le présumé coupable Strauss-Kahn et disons aux puissants de la planète : allez, Messieurs, continuez la pédophilie, les viols et même les meurtres d'enfants lors de cérémonies satanistes... Choisissez des victimes ayant menti une fois dans leur vie et vous serez assurés d'être blancs comme neige. De toutes les façons, quoi que vous fassiez, vous serez aussi exonérés de vos grands crimes que les petits délinquants sont assurés de subir les peines maximales. C'est cela votre «démon-cratie» ! Tout vous est permis ! Droits pour les puissants ou pour les pays alignés aux diktats du nouvel ordre mondial et devoirs pour les non-alignés. Si ce DSK était pauvre, qu'aurait-il advenu de lui ' Il aurait croupi à Rikers Island. Dans les tabloïds, on l'aurait traité de menteur et de communautariste. Pire, on n'aurait même pas parlé de lui. Si l'ex-président du FMI était «noir», on ne l'aurait sûrement pas «blanchi». Mais, riche, ce ragondin blanchi a le droit non seulement de lever la patte dans l'avion, de crâner en Porsche, mais aussi de culbuter les hôtesses, de trousser les domestiques, de lutiner toutes les négresses forcément consentantes, de mettre la main là où les gens honnêtes ne s'y risqueraient jamais. C'est cela aussi l'Amérique d'Obama. On s'en doutait. Mieux vaut y être blanc de peau, riche et célèbre plutôt qu'immigré, pauvre et «noir». Si Anne Sinclair avait accusé un Afro-Américain de l'avoir violée dans un parking de Manhattan, tout le monde sait que le présumé violeur - innocent ou coupable - ne serait pas plus sorti de Rikers Island. Seule consolation : la vie sur Terre n'est pas éternelle. Et comme dit le célèbre film, les salauds vont en enfer, de toutes les façons. D'avance, nous qui connaissons le vrai visage, crapuleux, de ces dirigeants, nous nous en réjouissons !