Algérie

Les salaires virtuels et ceux de la vraie vie



Les salaires virtuels et ceux de la vraie vie
Pendant toute la semaine, les dirigeants du Mouloudia d'Alger cherchaient la potion magique. Et ils ont fini par la trouver, l'entourloupette. Elle consiste en une «formule» qui leur permette d'assurer à un joueur une rétribution mensuelle de 300 millions de centimes dans un championnat de football où les salaires ? la décision est encore toute fraîche ? sont «plafonnés» à 120 millions !Le jeune Khaled Gourmi est en fin de contrat avec son club, l'Entente de Sétif, il est plein de talent et il ne manque pas de sollicitations. Mais il n'allait tout de même pas s'engager avec un nouveau club pour des «prunes». Parce que 120 millions de centimes par mois pour un footballeur aussi prometteur et demandé, c'est des prunes, les choses étant au point où elles sont. Les termes de la formule, on ne les connaîtra sans doute jamais mais ils ne doivent pas être difficiles à deviner. Même les tours de magie, il y en a qui finissent par être révélés et tomber dans le «domaine public».On imagine alors les formules qui consistent à payer plus du double de ce qui est officiellement convenu pour? cause de contraintes légales ! Elles sont déjà un secret de Polichinelle, puisque les irrégularités le sont déjà depuis toujours. Elles n'ont pas attendu le «plafonnement» des salaires des footballeurs professionnels pour être une pratique courante. A quoi sert-il alors de limiter ces salaires ' Eh bien, à faire semblant? légalement ! Mais pas seulement, on sera encore plus ? ou moins ? surpris quand on se rappellera que c'est sur «demande insistante» des présidents de club que la mesure a été prise par les instances du football national. En termes plus simples, il s'agissait pour ces dirigeants de faire pression pour l'adoption d'une disposition légale qu'ils savent pouvoir enjamber tranquillement, pour s'éviter un dispositif plus contraignant en matière de contrôle et de transparence.Astucieux, non ' Et que «l'exemple» vienne d'un grand club, dont le propriétaire n'est pas moins que Sonatrach, l'entreprise nourricière de l'Algérie est caractéristique de ce qu'on compte faire de cette nouvelle «loi» : elle sera violée systématiquement à tous les coups et par tout le monde. Normal, sommes-nous tentés de dire, elle a été créée pour ça ! Il y avait déjà de bonnes conditions pour les transactions douteuses dans l'opacité «managériale» d'avant mais on n'arrête pas le progrès. Tout le monde sait que quasiment à chaque transfert de joueur, il y avait des «choses» qui ne sont jamais couchées noir sur blanc sur le contrat des deux côtés de la transaction. On savait que les salaires de la vraie vie ne sont jamais connus. Ils sont supérieurs ou inférieurs selon les dividendes à en tirer.Il y a quelques années, un joueur très coté a quitté à la surprise générale le club qui l'avait recruté en grande pompe. Un club prestigieux de sa région de c?ur dans lequel il avait toujours rêvé d'évoluer un jour. On l'avait tout simplement «arnaqué» en oubliant de lui verser la moitié de sa prime de signature qui n'était pas portée sur le contrat ! Nous sommes en pleine saison des transferts et des «oublis» sur les contrats, il y en aura en quantités industrielles. C'était bien avant, c'est mieux maintenant. La loi, dans le football comme ailleurs, c'est tout de même une autre histoire.laouarisliman@gmail.com




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