«Les salafistes préfèrent retourner en arrière»

«Certes, il y avait des problèmes en Libye du temps de Mouammar Kadhafi et il y en a en Syrie, mais ces problèmes ne devraient pas être réglés en armant l'opposition syrienne.» C'est ce que nous dit, d'emblée, le professeur Menas Mesbah. Il ajoute, pour étayer ses propos, que «contrairement à ce que rapportent des médias occidentaux et autres, il n'y a pas de conflit entre les alaouites et les sunnites en Syrie. Le Président Bachar Al-Assad bénéficie toujours de la popularité et du soutien de la majorité de son peuple. Des sondages ont fait ressortir qu'il bénéficie du soutien de 60 % du peuple syrien». Ils soulignent, en outre, que «l'Islam politique est apparu avant le printemps arabe, comme en témoignent les cas soudanais et iranien. Les salafistes, eux, préfèrent retourner en arrière dans le temps au lieu de vivre leur époque. Le printemps arabe a été dévié et les oulémas participant à la déstabilisation de pays, peuvent être considérés comme des agents au service de pouvoirs politiques qui leur commandent des fatwas servant leurs intérêts», selon le professeur Menas Mesbah. Ce dernier cite l'intervention de l'OTAN dans le conflit armé en Libye. «L'OTAN devait cesser d'exister dès la fin de la guerre froide, et pourtant elle est toujours là», s'étonne-t-il. Pour la revendication de la démocratie au cours de ce qui est qualifié de printemps arabe, il ajoute qu'«il ne faut pas faire dans l'imitation», expliquant que «la culture de la démocratie se bâtit en plusieurs siècles et non en quelques années». «Nous avons les exemples de l'Angleterre et de la France qui ont bâti cette culture sur plusieurs siècles», dira-t-il.