Un bouleversement climatique menace l’Algérie Selon le climatologue Mohamed Senouci, également président de l’association pour la recherche sur le climat et l’environnement (ARCE), la situation est préoccupante pratiquement dans tous les pays méditerranéens. «Les signaux commencent, notamment, à être assez évidents y compris dans les régions arides et semi-arides comme la nôtre», explique-t-il en soulignant que «l’Algérie souffre d’un bouleversement climatique de sorte que les saisons ne sont plus les mêmes». Certes, il n’y a pas lieu d’aller trop vite en besogne et attribuer à chaque événement météorologique une relation de cause à effet avec le changement climatique. Seulement, lors de son intervention, hier, sur les ondes de la chaîne III, Mohamed Senouci a tenu à tirer la sonnette d’alarme. «Il y a un véritable danger et il faut s’attendre, dit-il, à des diminutions conséquentes du régime pluviométrique dans les 5 ou 20 ans à venir». «Nous risquons même d’arriver, selon lui, à des situations de stress hydrique pire que celles que nous avons connues jusqu’à présent. Ceci dit, il est impératif, aujourd’hui plus que jamais, de prendre conscience de ce phénomène». Lorsqu’on sait, explique-t-il, que les politiques d’aménagement agricole et touristique actuelles sont remises en cause. «Le schéma conçu aujourd’hui avec des situations climatiques des années 60 n’a plus aucun sens», dit-il et d’ajouter qu’il faudrait complètement internaliser la notion du changement climatique dans toutes les réflexions à la base des politiques. Il ne s’agit pas, d’après lui, d’arriver au bout de la chaîne et de dire: «s’il y a des dégâts, j’aurai un dispositif antipollution.» A ce titre, le climatologue Mohamed Senouci, de l’institut hydrométéorologique de formation et de recherche d’Oran, a reconnu que l’Algérie est un pays polluant qui a certes pris un ensemble de mesures pour lutter contre la pollution. Néanmoins, précise-t-il, «ces mesures n’ont pas été appliquées sur le terrain». Pour cela, il a insisté sur la nécessité de mettre en place un système de surveillance de l’application des dispositifs antipollution concernant l’eau et l’air. Ce qui permet non pas de lutter contre ce phénomène, mais de mesurer la bonne application des mesures. Par ailleurs, Mohamed Senouci, qui a pris part, hier, à la conférence internationale sur l’énergie et l’environnement, dira que les émissions de gaz à effet de serre d’un pays comme l’Algérie ne sont pas soumises à des contraintes de réduction. Il faut par contre dissiper, selon lui, une ambiguïté entre la pollution locale et une manifestation de l’environnement qui porte sur le changement climatique à l’échelle planétaire. Il est tout à fait clair, a-t-il précisé, que les mesures prises, notamment les projets de type gaz torché, participent un tant soit peu à des formes de développement d’un marché de carbone. Ce qui est tout à l’avantage d’un pays comme l’Algérie. Toutefois, on n’en est pas à exiger d’un pays en développement -ou du Sud- à réduire ses propres émissions et d’une certaine façon à freiner son développement. Et d’ajouter que «Sonatrach est dotée d’un programme HSE (Hygiène, santé et environnement) pour lequel des financements importants ont été consentis». En ce sens, la société nationale des hydrocarbures aurait un intérêt majeur à inscrire cette question dans le cadre d’une stratégie nationale avec d’autres partenaires. En cela, le groupe Sonatrach, a-t-il soutenu, peut parfaitement jouer un rôle de facilitateur et entraîner avec lui des secteurs entiers de l’économie. C’est vrai que l’Algérie a ratifié très tôt la plupart des conventions internationales sur l’environnement, en particulier celles sur le changement climatique et le protocole de Kyoto qui n’impose aucune limitation à notre pays. Il n’en demeure pas moins qu’il faudrait mettre en application toutes les mesures prises, essentiellement au niveau de l’environnement local et de notre écosystème et penser dès à présent aux générations futures.
Posté Le : 07/03/2007
Posté par : sofiane
Source : www.voix-oranie.com