Par Hassina AMROUNI
Publié le 01 aoû 2012
Le plateau de Lalla Setti
Surnommé Aboumédiène El Ghouts ou dans le langage populaire Sidi Boumediene, Choaïb Ibn Hocine El Andaloussi a vu le jour en 1126 à Séville, mais c’est à Fès qu’il étudie auprès de grands maîtres, tels que cheikh Abou Yeza, qui l’initie aux secrets du soufisme. Voulant aller plus loin dans sa quête spirituelle, il prend le chemin de l’Orient et pose ses bagages à Tlemcen. Lui qui recherche la solitude pour méditer s’y sent bien, aussi, se retire-t-il à El Eubad, auprès du tombeau du wali Sidi Abdellah Ben Ali. Après un séjour dont la durée ne sera pas formellement précisée, il quitte Tlemcen, dans l’espoir de la retrouver un jour. Malheureusement, les retrouvailles n’auront lieu que bien plus tard. Il y reviendra pour y mourir.Sidi Boumediene qui, dans son périple vers l’Orient s’était arrêté dans toutes les grandes villes, arrive enfin à la Mecque. Là, il fait connaissance avec cheikh Sidi Abdelkader El Djilali qui complète son instruction sur la doctrine soufie et fait de lui son disciple préféré. Son instruction parfaite, il s’en va dispenser son savoir à Baghdad, Séville, Cordoue et Bougie. A la disparition de son maître, il devient le plus célèbre cheikh jamais formé à l’école d’El Djillani.Sidi Boumediene était un soufi parfait qui appliquait à la lettre les fondements de cette doctrine tels le renoncement au monde, la contemplation des mystères divins ou la recherche des secrets du spiritualisme.Sidi Boumediene est l’auteur de plusieurs traités de doctrines spiritualistes. Il avait, par ailleurs, une âme de poète, aussi, composait-il à ses heures perdues des poésies allégoriques.Sollicité par le sultan Abou Youcef Yacoub El Mansour, sultan Almohade, il quitte Bougie pour rallier Marrakech. Arrivé à Aïn Tekbalet, aux environs de Tlemcen, il montre à ses compagnons le ribbat d’El Eubad puis il s’écrie comme inspiré : «Combien ce lieu est propice pour y dormir en paix de l’éternel sommeil.» A sa mort, il prononce d’une voix éteinte : «Dieu est la vérité suprême.» (Allah oua El Hak). Il meurt en 1197, à l’âge de 71 ans.Lalla Setti, fille de Abdelkader El Djillani, épouse de Sidi Yousef El Miliani, est le second symbole de sainteté après Sidi Boumediene El Ghout. Son ascendance remonte au prophète Mohammed (QSSSL). Lalla Setti avait plusieurs dons et elle était sollicitée pour ses karamate, ce qui alimentait beaucoup les contes populaires autour de sa personne. Les femmes la sollicitaient notamment lorsqu’elles avaient des problèmes de fécondité. Après sa mort, Lalla Setti fut enterrée au lieu où elle méditait, le plateau qui porte aujourd’hui son nom. Le mausolée dédié à Lalla Setti est depuis un lieu de ziara et de pèlerinage pour les Tlemcéniens mais aussi pour les nombreux touristes de passage à Tlemcen.H.A.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 01/04/2017
Posté par : tlemcen2011
Photographié par : Hichem Bekhti