Algérie

Les s'urs Aya et Norhane devant le parquet



Inséparables, elles ont été de toutes les marches et manifestations du Hirak dans la ville de Constantine depuis le 22 février 2019.Les deux s?urs Norhane la lycéenne et Aya Boussioud, étudiante à l'université de Constantine âgées respectivement de 18 et 21 ans viennent de passer leurs premières nuits en cellule, dans un commissariat de la ville et seront présentées aujourd'hui, dimanche 30 mai devant le procureur de la République près le tribunal de Constantine. Et pour cause, elles ont été placées en garde à vue suite à leur arrestation, vendredi passé par les services de sécurité qui avaient littéralement assiégé la ville de Constantine. Deux autres jeunes hirakistes ont connu le même sort en ce jour, le 28 mai qui coïncide avec le 119e vendredi depuis l'avènement du Hirak. Ils seront également présentés au parquet ce dimanche.
Des arrestations intrigantes devant la résignation des hirakistes de Constantine face à la volonté affichée par les services de sécurité, pour le troisième vendredi consécutif, d'étouffer toute velléité de marche ou de rassemblement dans la ville. Des interpellations qui cibleraient donc, tous les activistes connus qui se hasarderaient à emprunter les artères de la ville le vendredi, indépendamment des motifs de leurs déplacements. D'ailleurs, les deux s?urs Boussioud avaient été arrêtées dans les mêmes circonstances dès le début des interdictions des marches du Hirak, le vendredi 14 mai. Elles ont été néanmoins relâchées la nuit même après plusieurs heures passées au commissariat de police. Connues pour leur témérité et leur engagement au sein du Hirak à Constantine, les s?urs Boussioud avaient été interpellées à plusieurs reprises auparavant et n'ont dû leur salut qu'en raison de l'âge de Norhane, la lycéenne qui a fêté récemment son 18e anniversaire.
Le mardi 30 mars dernier, Aya et Norhane avaient été également arrêtées avec une quinzaine d'autres manifestants à la place Ahmed-Bey au centre-ville de Constantine qui ont tenté, faute de pouvoir marcher, d'organiser un sit-in sur place. À leur libération, elles avaient tenu à révéler à notre journal, des maltraitances qu'elles auraient subies ce jour-là au commissariat central de Constantine. "Des policiers sont aussitôt apparus et ont commencé dans un premier temps, par des interpellations de quelques présents de manière brutale et en proférant des insultes en tout genre. Par la suite ils s'en sont pris à nous les filles en adoptant la même attitude à notre égard et en usant d'injures, crachats et coups sur différents endroits du corps. Ils ont aussi violé notre intimité en enlevant nos foulards. Au commissariat ils ont exhibé une pancarte avec les slogans 'Djazayer horra démocratia' et 'Dawla madania machi âaskaria'.
Ils voulaient nous inculper à cause de cette pancarte. Ils nous ont aussi empêchées de parler au médecin venu nous consulter. Nous sommes restées près de 5 heures au commissariat avant d'être relâchées", avait relaté la plus jeune, Norhane. Sa s?ur Aya qui abonde dans le même sens, dira de cette mésaventure : "Ils nous ont insultées et frappées brutalement avant de nous conduire au commissariat central où ils ont rédigé des procès-verbaux en nous obligeant à les signer si pour autant nous voulions rentrer chez nous. Ces agissements ne nous feront pas reculer car nous reviendrons mardi prochain pour faire valoir notre droit constitutionnel de rassemblement pacifique."
Kamel Ghimouze


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)