Algérie

Les Russes veulent se replacer sur le marché algérien



Limitée il y a quelques années au secteur de l?énergie et de l?hydraulique, la coopération algéro-russe semble désormais engagée dans une voie multisectorielle qui pourrait aboutir, à moyen terme, à la concrétisation de tous les grands projets de partenariat conclus entre les deux pays. La Russie compte bien reprendre sa place sur l?échiquier économique et commercial algérien et vise, pour cela, des domaines aussi importants que stratégiques : armement, gaz, industrie, hydraulique, pharmacie et pétrochimie. Les relations entre Moscou et Alger ont ainsi enregistré des progrès dans divers secteurs, y compris dans celui du commerce qui a atteint 700 millions de dollars durant les 8 premiers mois de l?année 2007, alors qu?il n?excédait pas les 157 millions de dollars en 2001. En 2006, les échanges commerciaux entre les deux pays étaient de 640 millions de dollars contre seulement 364 millions de dollars en 2005. La visite du président russe, Vladimir Poutine, en mars 2006, était venue couronner plusieurs années d?efforts en vue de porter ces relations au niveau de la Déclaration sur le partenariat stratégique signée par les présidents Abdelaziz Bouteflika et Vladimir Poutine, en avril 2001, à Moscou. Depuis cette date, un très grand intérêt est affiché de la part de nombreux hommes d?affaires russes, intéressés par le nouveau contexte économique que connaît l?Algérie, notamment en matière d?investissements directs étrangers (IDE). Un accord entre le gouvernement algérien et le gouvernement de la Fédération de Russie a été d?ailleurs ratifié en mars 2006 pour la promotion et la protection réciproque des investissements. En 2005, les investissements russes en Algérie étaient de l?ordre de 50 millions de dollars. Les principales sociétés russes présentes sur le marché algérien sont Gazprom, Lukoil, Stroitransgaz, Rosneft et VO Technopromexport. Selon l?agence russe d?information internationale, Novosti, la société Chemins de fer russes (RZD) a annoncé, le mois dernier, qu?elle a l?intention de participer à l?appel d?offres algérien pour la pose de 16 000 km de voies ferrées en 15 ans. Le groupement ferroviaire algéro-russe GFAR a été aussi le seul soumissionnaire à présenter des offres techniques pour la réalisation du projet d?aménagement ferroviaire de la région d?Alger. Sous-traitant de la firme allemande Siemens, GFAR est un groupement algéro-russe comprenant l?entreprise nationale algérienne Infrafer et les Chemins de fer russes Russian Railways. L?Algérie et la Russie ont conclu un accord sur l?annulation de la dette pour un montant de 4,7 milliards de dollars, contre l?achat par l?Algérie de biens et services russes pour un montant équivalent au même montant. Dans le domaine énergétique, deux mémorandums d?entente ont été signés, en 2006, à Moscou, entre Sonatrach et les deux sociétés pétrolières russes Gazprom et Loukoïl, portant sur la coopération bilatérale dans les hydrocarbures, à l?occasion de la visite effectuée dans ce pays par le ministre de l?Energie et des Mines, Chakib Khelil. L?accord Sonatrach-Gazprom avait suscité, faut-il le rappeler, de vives préoccupations en Europe, qui craignait une entente des deux opérateurs sur les prix et les quantités de gaz offertes sur le marché international. En matière d?armement, selon des sources russes rapportées par la presse algérienne, la Russie devait livrer, fin 2007, 4 des 28 avions de combat de fabrication russe Sukhoi Su-30MKA commandés par le gouvernement algérien, alors que les autres restants le seraient entre 2008 et 2009. Cette commande fait partie d?un accord pour la vente d?armes russes signé en mars 2006 au cours de la visite de Poutine en Algérie. Cependant, même si la coopération entre l?Algérie et la Russie semble passer aujourd?hui à la vitesse supérieure, beaucoup reste à faire, notamment en matière d?échanges commerciaux, dont la structure demeure déséquilibrée. Les exportations algériennes vers la Russie ne représentent que le modique montant de 2 millions de dollars (une centaine de tonnes de dattes et quelques produits industriels). Près de la moitié du volume des exportations russes vers l?Algérie est représentée sous forme de demi-produits destinés en majorité au secteur du bâtiment et des travaux publics. Il s?agit notamment de matériaux de construction (acier, rond à béton, bois, etc.). Les produits alimentaires, essentiellement du blé, représentent 35% des exportations russes vers l?Algérie.


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