Algérie

Les Russes accusent l'Opep



Les Russes accusent l'Opep
Igor Sechin a imputé à l'Organisation des pays exportateurs de pétrole la déstabilisation des marchés du pétrole.Le baril replonge. Le marché croule sous une offre surabondante. A qui la faute' Les pays producteurs se refilent la patate chaude. La Russie, principal exportateur mondial de brut en dehors de l'Opep qui pâtit de la baisse des prix du pétrole, a décidé de mettre son grain de sel. Igor Setchine, président du conseil d'administration de Rosneft, premier producteur russe, personnalité la plus influente du secteur pétrolier en Russie, a imputé à l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) la déstabilisation des smarchés du pétrole et mis en filigrane le rôle joué par l'Arabie saoudite, sans la citer. «Il y a un groupe de pays au sein du cartel qui suit sa ligne de conduite et force tous les autres membres à faire de même, car tous les participants ne prennent pas de décisions dans l'organisation», a déclaré M.Setchine. Difficile de ne pas y voir une offensive masquée du Kremlin ciblant le chef de file du cartel. Il est vrai que Riyadh qui a imposé sa décision de laisser inchangé le plafond de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole lors de la dernière réunion qui s'est tenue le 27 novembre 2014 à Vienne, alors que les cours de l'or noir venaient de perdre près de 50% de leur valeur depuis le mois de juin dernier n'a pas non plus fait dans la dentelle. L'Arabie saoudite qui s'est lancée dans une guerre des prix qui ne dit pas son nom a décidé de laisser filer les prix lançant à la cantonade qu'elle pouvait se satisfaire d'un baril à 20 dollars. «Il n'est pas dans l'intérêt des producteurs de l'Opep de réduire leur production, quel que soit le prix (...). Que ça descende à 20, 40, 50 ou à 60 dollars, il n'est pas pertinent de réduire l'offre», avait déclaré le 22 décembre 2014 le ministre saoudien du Pétrole, Ali al-Nouaïmi, au Middle East Economic Survey (Mees), une revue spécialisée qui fait autorité dans le monde sur les questions du gaz et du pétrole au Moyen-Orient et en Afrique du Nord (Mena). Dans la foulée de cette sortie médiatique, le président d'Aramco, la plus grosse compagnie pétrolière saoudienne du monde, a révélé que sa compagnie avait décidé d'une rallonge de sept milliards de dollars pour ses projets de production du pétrole de schiste, s'ajoutant aux trois milliards déjà investis pour développer les énergies non conventionnelles (voir L'Expression du 28 janvier). «L'Arabie saoudite sera la nouvelle frontière après les Etats-Unis où le pétrole de schiste s'ajoutera aux autres sources d'énergie», avait affirmé Khaled al-Faleh, une déclaration paradoxale. Avoir comme objectif d'inonder un marché déjà saturé ne peut jouer, en effet, en faveur d'une remontée des prix. Qui doit assumer la surabondance du marché dans ce cas' Pour le ministre émirati de l'Energie, les responsables sont tout désignés. «Une des principales raisons (de la chute des prix) est la production irresponsable de certains producteurs, hors de l'organisation (de l'Opep)...», avait affirmé Suhail al-Mazrouei, lors de la réunion de l'Opaep (Organisation des pays arabes exportateurs de pétrole) qui s'est tenue le 21 décembre 2014 à Abou Dhabi. Et que fait la Russie pour éponger ce surplus qui déprime les cours de l'or noir' «La Russie pourrait proposer de réduire sa propre production d'environ 300.000 barils par jour à partir de 2015 en espérant que l'Opep baisserait la sienne de 1,4 million de barils par jour supplémentaires» révélait le quotidien économique russe Kommersant dans son édition du 24 novembre. Soit une goutte à retirer de l'océan. Pendant ce temps là le baril se remet à boire la tasse. Hier vers midi, le baril de Brent de la mer du Nord valait 55,55 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 88 cents par rapport à la clôture de mardi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «Light Sweet Crude» (WTI) pour la même échéance perdait 47 cents et s'enfonçait sous la barre des50 dollars, à 49,55 dollars. Un nouveau plongeon en attendant les chiffres des stocks américains...




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