Algérie

Les routes du blé


L'Algérie a-t-elle encore abandonné la piste de l'importation de blé à partir de la France après un léger changement de cap, en 2022, qui a connu une reprise des importations du blé français à la suite de l'éclatement de la crise mondiale des céréales dans le sillage de la guerre en Ukraine ' Classé au 4e rang mondial (2e en Afrique derrière l'Egypte) des pays importateurs de blé, l'Algérie achetait le nécessaire de ses besoins en blé de la France, présentée ainsi comme un fournisseur traditionnel de l'Algérie en blé, mais la situation a changé à partir de 2021 dans le sillage de la modification de son cahier de charges pour l'achat de blé, révisant à la hausse le taux autorisé de grains punaisés, qui est passé de 0,5% à 1%, et permis au pays de diversifier ses sources d'approvisionnement. Conduisant à une baisse des importations du blé français (moins de 1,2 million de tonnes de blé français ont été exportés vers l'Algérie à fin décembre 2021, contre 2 à 4 millions de tonnes en année normale). Avant de reprendre ces importations après le lancement par la Russie de son opération militaire en Ukraine, qui a perturbé l'approvisionnement du marché en céréales, notamment le blé, en raison du blocage de nombreux ports de la mer Noire. D'ailleurs, tous les pays importateurs de blé se sont tournés vers d'autres voies d'approvisionnement pour sécuriser leurs stocks en blé. Mais, cela n'aura pas duré assez longtemps. Car, l'Algérie a opté pour des fournisseurs canadiens et mexicains, auprès desquels elle vient d'acheter, selon des comptes rendus médiatiques, entre 400.000 et 450.000 tonnes de blé dur.Malgré le fait que le marché mondial de blé soit toujours sous tension, à cause des incertitudes qui pèsent sur la reprise des exportations ukrainiennes et russes, qui fournissent 30% du blé et 15% du maïs échangés à l'échelle mondiale, et qui laisserait croire à une continuité des approvisionnements du marché par les mêmes sources de recours d'urgence, dont la France, l'Allemagne et le Etats baltes, l'Algérie a changé de fournisseurs assez rapidement. L'Algérie a pu diversifier ses sources d'approvisionnement, mais elle n'a pas choisi délibérément de changer de fournisseur. Car, c'est une question de législation française liée à une décision de l'Agence française de sécurité sanitaire (Anses), datant d'octobre 2022, qui n'autorise, à compter du 25 avril, l'utilisation de l'insecticide PH3 (ou phosphine) en fumigation des cales des navires qu'à la condition qu'il « ne soit pas au contact direct des céréales », alors que des clients africains, dont l'Algérie, l'Egypte, le Togo et le Cameroun, « exigent dans leur cahier des charges une fumigation en contact direct avec les grains ». La France devait régler ce problème juridique pour ne pas perdre des clients historiques. Le gouvernement français a été rassurant sur ce plan envers les producteurs et négociants français, affirmant qu'une solution serait trouvée pour contourner ce blocage juridique, mais rien n'a été fait jusque-là, et l'Algérie ne pouvait prendre le risque d'attendre plus encore le règlement de cet embarras juridique. L'importation de blé est une question de sécurité alimentaire qui incite à prendre les devants pour parer à tout imprévu.
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