La rencontre a été marquée par l'absence des avocats d'Alger et d'Oranprès de 400 avocats de Béni Snouss (Tlemcen) à Tarf et de Dellys à Tam, les robes noires ont répondu à l'appel de leur noble profession.Sétif, la capitale des Hauts-Plateaux de l'Est, n'est pas seulement connue pour son industrie ni son football et les nombreux titres de l'Entente ni encore moins Aïn El Fouara et son eau appréciée ni encore plus son folklore. Non, Sétif a un bâtonnier qui a été élu président des barreaux nationaux. Maître Ahmed Saï, un patronyme qui est le même que la regrettée maman de Maître Abdelaziz Charfouh (actuellement souffrant à la suite d'une opération qui a bien fonctionné) est apprécié de tous. Il n'a que des amis et des «fans». Jovial, généreux dans l'effort, affable, modeste, toujours aux avants-postes lorsqu'il s'agit de combats loyaux à mener pour le droit de la défense. Ce bâtonnier a eu l'occasion, samedi dernier, de prouver que son poste n'a pas été usurpé. En réussissant le coup de force de... réussir le plus grand rassemblement des robes noires du pays en vue de débattre de tout ce qui touche à la justice et au Bâtonnant national, le bâtonnier Saï aura marqué cette fin novembre 2015. En effet, près de 400 avocats de Béni Snouss (Tlemcen) à Tarf et de Dellys à Tam, les robes noires ont répondu à l'appel de leur noble profession. A l'entrée de Sétif, vers 17h10, alors que l'Entente venait d'inscrire le très beau but contre le RC Arba (Ligue Mobilis). Ils sont venus de partout: de Koléa, de Laouinet, de Berriche, de Souk Ahras, de Azzaba, d'Azzazga, de Bou Ismaïl, de M'sila, d'El Eulma, d'Akbou, de Guenzet, de Guelma, de Ghardaïa, de Mohammadia, de Khemis El Khechna, Miliana, d'El Tarf...Absents aux abonnés de cette grande famille: Alger et Oran! Ce n'est pas rien comme boycott! Les avis sont partagés au moment où les 16 bâtonniers qui ont bien voulu effectuer le déplacement à Sétif se concertaient autour d'un mini-ordre du jour en vue de ne pas se perdre dans les dédales des malentendus. Tayeb Benhachem, l'inspecteur général, est venu dans les Hauts-Plateaux représenter Tayeb Louh, ministre de la Justice, garde des Sceaux, retenu par un agenda pas possible à la veille de la tenue du Conseil supérieur de la magistrature dont le prochain «conclave» va encore (hélas) faire des malheureux! Les heureux, eux, ne le crient jamais sur tous les toits! Malgré cette grosse tache grasse et pétrifiante, l'ambiance était bon enfant, car les organisateurs savent s'y prendre et le bâtonnier Saï a su relever le défi. Majestueuse, la bâtonnière de Bouira, Ouafia Sidhoum contemplait la salle au moment de l'accueil des avocats et elle a constaté plus d'avocates dont ses six membres du Conseil de l'ordre.Les travaux ont été essentiellement axés autour des problèmes de 2l'heure. L'ombre des deux grands bâtonnats (Alger et Oran) absents, durant ces deux journées, planait et le mystère de ces «ratés» restera enfoui dans le subconscient des robes noires. Une chose est certaine: les débats s'annonçaient cool! Tard dans la nuit glacée de Sétif, deux représentants du Conseil de l'ordre d'Oran arrivent, Houari Ouahrani, le bâtonnier étant retenu par un séminaire où des étrangers étaient invités. La salle ressemblait à une fourmilière.Les retrouvailles sont légion. Maître Antar de Ténès discute avec Maître Kader de Boumerdès. Maître Azzedine Gasmi serre les mains des confrères de Oum El Bouaghi, Annaba, Oran et Ouargla. Maître Nassima Aïd raconte la dernière au milieu de Maître Bendamane, flanquée de son bel époux qui sourit en direction du bâtonnier Ahmed Benantar encadré par Boualem Mahfoudi, Redouane Braneci, Farid Adli, Maître Nachef Farid flanqué de Houcine Haoua; Amine Morsli qui passe un coup de fil à son papa souffrant, Maître Rachid Morsli de Sidi Aïch. La seconde journée des travaux de l'Union nationale des barreaux algériens a débuté samedi à 9h30, avec une courte panne de l'énergie électrique, vite rétablie à la grande joie des présents. Saï étale son éloquence avec un sens de persuasion incisif... Il est très optimiste. Les bâtonniers du pays avaient pris place sur la tribune de la nouvelle réalisation «Club de l'avocat», le matin par les autorités locales et les bâtonniers présents... La cérémonie débute avec une ponctualité attendue... Après la lecture de la «Fatiha» et la résonance de «Kassamen», la bâtonnière Sidhoum est émue au plus haut point... Ahmed Saï, le bâtonnier national, prit la parole pour rendre un hommage appuyé aux avocats récemment disparus et renouveler la détermination des avocats algériens de soutenir les frères tunisiens qui viennent d'être l'objet d'un lâche attentat. Puis, il souhaita la bienvenue au représentant personnel de Tayeb Louh, le ministre de la Justice, garde des Sceaux, ainsi qu'aux deux chefs de la cour de Sétif, M'hand Haddouche et Djillali Bellala qui ont dû apprécier l'adhésion du bâtonnat national aux réformes entreprises autour du Code de procédure. Au nom du ministre de la Justice, garde des Sceaux usant d'un langage franc, dépouillé de toutes fioritures, Tayeb Benhachem, l'inspecteur général s'adresse aux robes noires pour transmettre le message clair du garde des Sceaux et par un heureux ricochet, de la chancellerie en direction de la défense qui suit pas à pas les réformes profondes et qui tient son assemblée générale ordinaire. Rappelant que le garde des Sceaux n'a jamais changé de position vis-à-vis des défenseurs du droit dans l'édification de l'Etat de droit, l'orateur, longuement applaudi, a souligné les efforts de tous pour le succès de la réforme initiée par le président de la République et promis, au nom du ministre, un échange constant de points de vue dans le cheminement de la réforme. La formation de l'avocat a été aussi nettement soutenue.A 10h30, les invités «hors robe noire» s'effacent pour laisser les travaux se dérouler dans la sérénité. Un huis clos qui ne dit pas son nom. Un huis clos où chaque avocat avait un mot à placer. Comme le veut la coutume, un petitdésordre tente une percée, mais le bâtonnier Saï «veille au grain». Il tient, en soulignant l'indépendance de la profession, en main les rêves, l'attelage et la «diligence» continue son petit bonhomme de chemin vers le succès.Les faiblesses aussi ont été placées sous les feux de la rampe. Les réalisations sont égrenées par un Saï radieux qui a rendu, au passage, un hommage appuyé en direction de tous ceux qui ont mis la main au chantier du «Club de l'avocat». Une belle réalisation assurément qui fait honneur au Bâtonnat national et à Sétif, ce qui va pousser Saï à s'étaler sur la formation continue de l'avocat, ailleurs obligatoire... Les anciens bâtonniers ont eu droit à une gerbe de salutations ou de pensées pour les disparus. Le bilan financier a aussi été détaillé et applaudi. Après quoi, un long débat a permis de clôturer cette assemblée générale.
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Posté Le : 30/11/2015
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Abdellatif TOUALBIA
Source : www.lexpressiondz.com