Algérie

Les robes noires boudent les tribunaux ILS RECLAMENT LA REVISION DU STATUT DE LA PROFESSION D'AVOCAT


Les robes noires boudent les tribunaux                                    ILS RECLAMENT LA REVISION DU STATUT DE LA PROFESSION D'AVOCAT
«L'action des robes noires se veut un avertissement au ministre pour répondre aux doléances de la corporation».
Les robes noires ont entamé, depuis hier, un mouvement de protestation de trois jours pour réclamer la révision de l'avant-projet de loi régissant la profession d'avocat. Largement suivi à travers le territoire national, le mouvement de protestation auquel a appelé l'Union des barreau d'Algérie(Unba), à l'issue de son assemblée générale tenue les 14 et 15 octobre derniers à Béjaïa, compte donc faire barrage au texte du ministre de la Justice, actuellement à l'Assemblée nationale (APN). Dans son communiqué, le barreau d'Alger a précisé que «la principale revendication des avocats consistait en la révision (du projet) du statut de la profession d'avocat», soutenant que «la situation dont souffre la profession est déplorable». A Alger, les avocats ont boycotté les audiences au niveau des tribunaux et cours de justice de la capitale, a-t-on constaté. Ce boycott ne concerne pas, selon le barreau d'Alger, uniquement les audiences au niveau des tribunaux et cours de justice mais également les établissements pénitentiaires. L'action des robes noires se veut un avertissement au ministre pour répondre aux doléances de la corporation, car soutiennent nombre d'avocats du barreau d'Alger: «Nous avons soumis à la tutelle des proposition de révision concernant une vingtaine d'articles.» La mise sous tutelle de l'Ordre des avocats et les sanctions disciplinaires qui pourraient être introduites contre des avocats sont une épée de Damoclès. Il en est de même pour ce qui est de l'organisation de la profession. La révision du Code de procédure civile et administrative, qui est à sa deuxième année d'application, a été également évoquée suite aux difficultés rencontrées sur le terrain. En ce sens, le président de l'Unba, Mustapha Lanouar, a déclaré lundi dernier à la presse que les revendications des avocats portent sur «l'amendement de certains articles» du projet de statut de la profession et non sur son retrait. Dans le lot des revendications, le corps de la défense n'a pas manqué de dénoncer, entre autres, l'atteinte au principe universel consacrant l'indépendance de l'avocat, la baisse de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) à 5%, le paiement des impôts à la source et l'enrichissement du Code de procédures pénales. Mais le point de fixation reste incontestablement le projet de loi régissant la profession d'avocat, qui doit prochainement être soumis au vote des députés. A Béjaïa, la grève est suivie à 100%. «Aucun avocat n´a plaidé» affirmait hier Dris Abderrahmane, bâtonnier de Béjaïa, précisant que tous les avocats ont boycotté les audiences. Les robes noires ont maintenu leur mot d'ordre de grève, manière à eux de montrer leur détermination sans pour autant rejeter l'idée en elle-même. «Nous, nous y rendrons une fois notre grève terminée», affirmait hier le représentant du bâtonnat de Béjaïa». A Oran, à leur tour, les robes noires ont boudé les tribunaux. «Le mouvement de grève a été suivi à 100%», a déclaré Khemisti Farid, adhérent au bâtonnat d'Oran, avant de souligner que l'avant-projet de loi actuellement sur le bureau de la commission des affaires juridiques, administratives et des libertés de l'Assemblée nationale est rétrograde et veut museler l'avocat. Pour rappel, les avocats du barreau d'Alger ont organisé, le 29 juin dernier, une marche du tribunal de Sidi M'Hamed jusqu'au siège de l'Assemblée populaire nationale (APN). Cette action se voulait un acte de protestation contre «le projet de loi les concernant et réclamer son retrait, car limitant leur liberté». Ainsi, 5 400 avocats sont membres du bâtonnat d'Alger sur un total de 30 000 répartis à travers tout le territoire national ont battu le pavé à Alger.
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