Algérie

Les risques d'un surf vert



A défaut d'une «récupération» en amont faute de l'avoir prédit, en cours au vu de l'aversion des nouvelles générations à leurs mots d'ordre, les islamistes tentent un surf post-sursaut citoyen sans égal de par le monde.La présence de deux figures de l'ex-FIS dissous à la dernière réunion d'une partie de l'opposition a attisé davantage la hantise d'une autre tentative intégriste de surfer sur le formidable mouvement populaire revendiquant le départ du système en place, enclenché il y a une quinzaine de jours.
C'est que les craintes d'un retour à la triste période où les islamistes de l'ex-parti dissous régentaient jusqu'à l'espace public, voire s'immisçaient dans la vie privée des gens sont toujours vivaces parmi les générations ayant enduré la triste, sanglante et longue nuit terroriste islamiste. Et la présence, jeudi dernier, à un conclave d'un pan de l'opposition, au siège national du parti que préside Ali Benflis, de Kamel Guemazi et Ali Djeddi, mais surtout la prière d'el Asr dirigée par le premier dans le sillage de ce conclave politique, ont suscité et suscitent encore moult appréhensions parmi notamment la vieille garde. Des craintes quant à des velléités de l'ex-parti dissous de se redonner une seconde vie et revenir par la grande porte, en mettant à profit cette mobilisation populaire sans précédent, et ce, sur tous les plans. On ne sait si ces deux ex-membres du conseil consultatif de l'ex-FIS dissous ont été invités ou se sont fait inviter à titre de personnalités. Un titre «usurpé» puisque les deux hommes, versés depuis dans les «affaires» comme leurs semblables responsables et cadres islamistes, ne représentent que leurs propres personnes.
Pour preuve, leurs noms n'évoquent presque rien auprès des nouvelles générations qui constituent le gros des manifestants qui battent le pavé pour le 3e vendredi de suite et aux quatre coins du pays, pour exprimer leur rejet du 5e mandat pour le président de la république et le départ du système qu'il incarne. Aussi, leurs mots d'ordre avec lesquels ils haranguaient les foules au plus fort de leur «éphémère» gloire relèvent, désormais, du passé puisqu'on ne leur trouve aucune trace dans les slogans portés et entonnés à tue-tête par les millions d'Algériens qui sortent chaque fin de semaine dans les rues. Plus que cela, même les accoutrements et autres signes ostentatoires qui ont fait «l'identité» de l'ex-parti dissous de triste mémoire, sont absents ou presque, de ces manifestations populaires qui forcent l'admiration aux quatre coins de monde de par leur caractère pacifique, le haut degré de civisme et l'esprit écologique des manifestants. Mais les dangers du surf vert sur ce fabuleux sursaut citoyen émanent également de ces tubes cathodiques offshores dont les plateaux sont offerts presque exclusivement aux «cadres» islamistes ou autres «activistes» et «observateurs» qui émargent tous dans le même camp vert.
Seulement, le gros des manifestants qui se recrutent dans les nouvelles générations qui n'ont pas eu à vivre la période terroriste, ne comptent pas se faire «subtiliser» leur «révolution tranquille» comme fut le cas pour bien de similaires sursauts citoyens, dont notamment celui d'octobre 1988, complètement perverti et dévoyé de ses objectifs.
M. K.


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