Algérie

Les révolutions violées de Giuliana Sgrena



Les révolutions violées de Giuliana Sgrena
Paru aux éditions Casbah, le livre les Révolutions violées, de Giuliana Sgrena renvoie à l'échec des printemps arabes dont la faillite, décrétée par les médias occidentaux, permet de mieux appréhender l'évolution désastreuse des révoltes militarisées par l'Occident et l'Otan.Cette situation a engendré le rôle de protagonistes des femmes et leurs revendications. C'est sur cette problématique que gravite l'analyse de Giuliana Sgrena qui en fait une étude globale et objective. L'ouvrage, compartimenté en plusieurs chapitres, notamment La révolution au volant, Ben Ali dégage, Algérie exception ou modèle et La Libye dans le chaos des milices, rappelle l'historique de ces printemps arabes avec leurs lot d'échecs et la prise de conscience des femmes dans leurs revendications de l'égalité des sexes. «Ce livre est né de la nécessité de reconnaître le rôle de protagonistes des femmes par une lecture au féminin des révoltes, ainsi que du désir de comprendre pourquoi les printemps laïcs ont été suivis d'un vote islamiste», est-il mentionné en quatrième de couverture. C'est cet état de fait qui est explicité par l'auteur qui met en évidence le rôle agissant des femmes arabes.RévoltesAinsi pour chaque pays, l'auteure a mis en exergue le déclenchement qui a donné lieu à la révolte. En Arabie saoudite, la photographie d'une femme, Manal Al Sharif, sans abaya, au volant de sa voiture, a suscité un tollé général sur les réseaux sociaux. En Tunisie, c'est l'assassinat, en 2011, du leader de gauche Chokri Belaïd. Au Caire, c'est une jeune fille allongée sur la chaussée qui est traînée de force par les militaires.En Algérie, le 5 octobre 1988, les Algériens manifestent pour la démocratie, la liberté et la justice en contestant l'oppression du Parti unique, la répression policière, etc. Il en est de même en Libye et au Yémen, où les violences ont fait rage. Giuliana tente d'expliciter en préface «qu'en 2011, l'explosion des révolutions dans les pays arabes a surpris l'Occident, allié des dictatures qui opprimaient leurs peuples depuis des décennies. Les médias ont soudainement découvert des mondes presque inconnus jusqu'alors. «La place Tahrir» a contaminé aussi les révoltes des jeunes Européens, certainement moins déterminés et obstinés que leurs compagnons qui protestaient depuis l'autre rive de la Méditerranée. Pour les observateurs superficiels, la modernité «printemps arabes» s'est limitée à l'utilisation des nouvelles technologies et des réseaux sociaux, alors que le rôle de protagonistes des femmes et leurs revendications de genre, le véritable résultat moderne des révoltes a été généralement ignoré. C'est surtout la complexité d'une révolution et des obstacles à surmonter qui a été sous-estimée : ceux qui étaient au pouvoir ne se laissent pas mettre à l'écart facilement, et ceux qui en étaient exclus ont profité de la nouvelle liberté pour essayer de conquérir le pouvoir et imposer de nouveaux modèles d'oppression en manipulant la religion.Faits et argumentsCet ouvrage intéressant se décline dans la problématique des révolutions arabes que l'auteure déchiffre par des faits et à force d'arguments. Ecrit avec moult détails et des références, il apporte des éléments de réponses à ces conflits qui ont secoué le monde arabe. Journaliste de guerre, connue pour son enlèvement en Irak, son engagement contre les conflits armés et son militantisme pour les droits des femmes, Giuliana Sgrena a travaillé pour l'hebdomadaire Guerra e Pace et pour le quotidien Il manifesto.Elle est l'auteure de nombreuses publications en relation avec le monde arabe et l'actualité politique.




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