Algérie

Les révolutions de 2011 ont dévoilé la diversité des identités



Les révolutions de 2011 ont dévoilé la diversité des identités
Les bouleversements qui se sont accélérés à partir de 2011, l'année du "Printemps arabe", dans plusieurs pays du Maghreb et au Moyen-Orient, ont arboré certaines vérités, encore dures à avaler par beaucoup d'Algériens. Parlant de sa génération d'après-Indépendance, pas seulement celle qui a étudié en langue arabe, mais aussi celle qui, nourrie aux idées du nationalisme arabe, et maintenant le contact, dans le cadre universitaire, professionnel ou des travaux de recherche, le sociologue Nacer Djabi n'en revient pas de ce qu'il a découvert sur le "monde arabe".Dans la soirée du lundi 12 juillet, ce dernier a évoqué les électrochocs du "Printemps arabe", lors d'une conférence-débat qu'il a animée à la bibliothèque nationale d'El-Hamma. Il a reconnu ainsi que les murs du monde arabe, tel que nous l'avons connu jusque-là, sont en train de s'effondrer, en affirmant sur un ton désabusé que "nous nous sommes rendu compte que les Arabes n'étaient pas Arabes". L'intervenant, dans sa casquette de chercheur en sociologie, mais aussi dans celle de l'intellectuel responsable vis-à-vis de la communauté universitaire, en particulier, et de sa société, en général, a alors interpellé l'assistance sur "la diversité" de ce monde aujourd'hui en ébullition. Dans ce contexte, il a rappelé l'existence, entre autres, de Kurdes, de Maronites, d'Amazighs, de musulmans, de chrétiens, de juifs et d'une multitude de dialectes, dans ce grand espace géographique. Une zone qui, soit dit au passage, renferme également des systèmes politiques variés. Il est clair, et cela a été attesté par le sociologue, que cette nouvelle situation ne sera pas sans conséquence sur les "idées reçues", encore moins sur "la vision future" de cet immense monde arabe.Le concept de "monde arabe", pour rappel, a été inventé par l'empire britannique, dans l'entre-deux-guerres. À l'époque, le Royaume-Uni voulait conserver son emprise sur cette région stratégique, anciennement sous la coupe de l'Empire ottoman, ouvrant la route des Indes. Des sources indiquent que le monde arabe, établi sur 14 millions de km2, compte quelque 3 60 millions de personnes appartenant à 22 Etats, dont l'Algérie.Il détient plus de la moitié du stock d'or noir mondial, presque le quart du gaz, 2 000 km d'ouverture sur l'Atlantique, 4 000 km sur la Méditerranée, 2 300 km sur la mer Rouge et l'océan Indien. Parler dans ce cas du monde arabe au singulier est, comme le soulignent si justement des chercheurs en géopolitique et en géostratégie, "une entreprise problématique" pour une aussi grande région, qui s'étend de l'Atlantique au Golfe persique. Une région aussi qui, face aux desseins coloniaux des XIXe - XXe siècles, a vu une grande partie de ses populations s'engager sur la voie du combat libérateur et vibrer aux rythmes du nationalisme.Lequel a fini par se couvrir hermétiquement du seul voile de l'arabité et donner l'occasion aux élites au pouvoir d'enfermer leur Etat/société dans le moule de l'unicité. Longtemps, les opinions occidentales, mais aussi maghrébines, ont vu le monde arabe comme un monde monolithe, réuni par la langue arabe et la religion musulmane. Le Printemps arabe qui, comme l'a souligné Nacer Djabi, s'est transformé au Maghreb en "printemps amazigh", bousculant nos habitudes et nous projetant dans l'arène des différences et des particularismes.H. A.NomAdresse email




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