Algérie

Les révoltes arabes ont fait bouger les lignes Les revendications de liberté et de démocratie en marche



Les révoltes arabes ont fait bouger les lignes                                    Les revendications de liberté et de démocratie en marche
Les révoltes arabes posent la question de l'avenir politique des pays de la région. Importance de la carte islamiste, le poids du pouvoir militaire, l'influence et les intérêts occidentaux, tant de questionnements qui invitent à la réflexion et à l'analyse.
Sous le thème «Les révoltes arabes : une menace ou une aubaine pour l'empire '», le dernier panel du colloque sur le printemps arabe, animé par Daniel Lindenberg, professeur à l'université Paris VIII, et Jean-Paul Chagnollaud, professeur des universités, université de Cergy-Pontoise, a inspiré une attentive écoute de l'assistance, dont une partie s'est interrogée sur le devenir islamiste dans la région. Daniel Lindenberg, en se prêtant au débat, a plaidé pour l'utilisation du terme Islam politique et non pas d'islamisme qui n'a pas de signification que religieuse.
«Nous assistons en Tunisie à un débat, notamment au sein de la Nahda, et en Egypte, le débat générationnel est également posé. Il est possible qu'on voie poindre un avenir de l'islam politique, mais plutôt quelque chose de semblable à la démocratie chrétienne. Je suis moins pessimiste que ceux qui parlent de montée de l'islamisme. Je comprends aussi qu'en Algérie on a la peau sensible après ce qui s'est passé durant la guerre civile. Mais aujourd'hui, je pense qu'on va vers le triomphe de la démocratie. La révolution iranienne a engendré beaucoup de leçons et les adeptes de l'islam politique ont compris que les choses ont changé et qu'ils doivent se plier aux règles démocratiques», note Lindenberg.
Ce dernier soutient que l'un des acquis des révoltes actuelles est le triomphe de la revendication pour la liberté et la démocratie. «La liberté, la démocratie ne sont ni arabes, ni musulmanes, ni chrétiennes. La démocratie doit régner partout dans le monde. Une phrase comme celle prononcée par Chirac en Tunisie, disant que 'le premier de l'homme c'est de manger', ne serait plus audible aujourd'hui.» Pour Jean-Paul Chagnollaud, ce qui se passe aujourd'hui dans le monde arabe «ne peut faire l'économie d'un passage avec tous les acteurs politiques dont l'Islam politique. Si on va avoir des mouvements de veille en Tunisie, en Egypte ce sera autre chose». Chagnollaud soutient que la politique doit être séparée de la religion et que l'armée doite rester dans les casernes. Jean-Paul Chagnollaud estime que nous assistons à l'émergence d'un autre monde et les paradigmes dominants changent.
«Je souhaite que ces révolutions accouchent de démocratie et que la Turquie intègre l'Europe pour créer un vrai basculement historique», dit-il en notant qu'en Israël même des voix s'élèvent pour dire à Netanyahu qu'il est suicidaire de mener une politique de force. Ceci et de croire que les Européens ont fait des erreurs d'appréciation et les propos de la ministre française, Michèle Alliot-Marie, sur l'envoi de renforts à Ben Ali, prouvent la coupure avec les peuples de la région. Et à Daniel Lindenberg de prendre le relais pour dire que la chape de plomb exercée par les néo-conservateurs perdure, certes, mais «elle est ébranlée et pour la première fois, on sent que sur le plan du rapport avec le Sud, ces gens-là sont sur la défensive. Il y a des acquis irréversibles suite à ces révolutions. Et je voudrais rappeler que le rôle des femmes dans ces révolutions détruit aussi les thèses des intellectuels néo-conservateurs».


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