Algérie

Les revendications légitimes des catégories aux besoins spécifiques non satisfaites à Constantine



De notre correspondant à ConstantineNasser Hannachi

Faut-il aggraver son infirmité pour pouvoir bénéficier d'un clin d'?il adoucissant des pouvoirs publics ' Que nenni ! 9000 handicapés à 100% n'ont pas réussi à amorcer un planning express qui viendrait à leur bonheur? Triste prise en charge de ces personnes. Malgré la tenue de plusieurs conclaves à leur sujet, le mal au quotidien que subit cette frange perdure. Et les textes et lois qui leur sont consacrées pour alléger un tant soit peu leur vécu sont exploités à moitié sur le terrain. «Nous avons exposé plusieurs problèmes affectant les handicapés aux membres de l'assemblée de wilaya lors de la dernière session. Nous gardons une oreille attentive sur ce qui va déboucher, quant aux solutions exprimées» devait dire le président de l'Association des handicapés moteurs de Constantine,
M. Kamel Kebbab. Pour plus de précisions, notre interlocuteur confiera qu'un colloque national se tiendra à Constantine le mois prochain, et ce, pour ouvrir un large débat sur l'accessibilité des handicapés aux lieux publics. Un thème ou plutôt une revendication qui n'est pas, si l'on sait qu'au niveau de cette wilaya, seuls les secteurs de la poste et de la justice ont aménagé leurs seuils pour faciliter l'accès aux personnes invalides. Pourtant, un texte exigeant le réaménagement des espaces publics est consigné dans la loi. En vain. Les membres de la commission des affaires sociales et de l'emploi de l'APW ont exposé cette «préoccupation d'accessibilité» au cours de la dernière session en prônant un cahier des charges des entreprises approprié, englobant un chapitre destiné à aménager les espaces publics. Une décision qui n'est pas fortuite, puisque l'association qui veille sur les droits des handicapés tient la dragée haute aux responsables et les interpelle à longueur d'année pour entrevoir un minimum de confort, voire de considération. Toutefois, le malaise n'est pas seulement lié à cette préoccupation. Le volet des pensions demeure un autre fardeau qui malmène cette catégorie jugeant que «la rémunération perçue ? 3000à 4000dinars par mois -? selon le degré d'infirmité reste modique et donc insuffisante pour subvenir aux besoins de leurs familles» souligne-t-on. «Pour l'heure, on applique la réglementation en vigueur qui ne prévoit aucune augmentation dans l'immédiat. Mais il faut savoir que les handicapés qui perçoivent cette mensualité bénéficient d'une couverture sociale auprès de la CNAS. C'est-à-dire, ils sont assurés systématiquement. Environ, 9000 personnes en bénéficient», éclaire le chargé de la communication de la DAS qui illustre, en outre, les autres facilités et prises en charge accordées aux personnes invalides, à savoir la gratuité dans le transport (avion ,train, bus) avec une mention de réduction de 50% pour la personne accompagnatrice. En ce qui concerne l'attribution de logements sociaux, le même responsable à la DAS insiste d'emblée sur une caractéristique particulière : «Les handicapés qui présentent un dossier ont 30 points d'avance par rapport aux autres catégories traitées à la direction de l'action sociale. Cela étant, une mesure réglementaire comme celle attribuée aux enfants de Moudjahidine. Il faut clarifier une chose, aucun quota spécial n'est arrêté pour les handicapés. En revanche, un représentant de la DAS défendra leurs dossiers au moment de l'étude par les commissions ad hoc chargées du volet». Sur un autre chapitre, les P/APC prévoient une alternative professionnelle en faveur des handicapés, et ce, se basant sur la formule 100 locaux par commune. Il a été décidé du moins sur papier de convertir certains établissements fermés en centre d'accueil pédagogique pour les attardés mentaux en vue d'une prise en charge précoce synonyme d'une autonomie garantie à l'avenir. Les dernières statistiques livrées par la commission de wilaya font état de 583 attardés mentaux bénéficiant d'une prise en charge et plus de 800 demeurent en stand-by faute de place dans les centres spécialisés de Daksi et au niveau des communes. C'est ce qui justifie la nécessité d'aménager et de rouvrir les établissements en question. En somme, près de 4% de la population de Constantine souffre de handicaps, un taux que l'on pourrait prendre en charge sans étirer les échéances promises par les autorités locales dès lors que des associations s'investissent et que les textes de lois sont en faveur de ces oubliés.


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