Algérie

Les revendeurs se frottent les mains...


Les revendeurs se frottent les mains...
Contraste ? Si les simples citoyens écoulent leurs biens à bas prix par nécessité, les revendeurs en tirent d'énormes profits.Ce bradage obligatoire suscite l'engouement de ceux en mesure d'acheter et de réaliser des gains substantiels dans cette conjoncture particulière. C'est le cas de Salem, la soixantaine, revendeur aguerri de voitures, croisé au marché de Tidjelabine. Dès la première heure de l'ouverture du marché, il a ciblé quatre bonnes voitures qu'il a acquises à de très bas prix. L'affaire est vite conclue, il donne des avances et s'entend sur un rendez-vous avec les propriétaires pour régulariser les papiers. «La semaine prochaine, je les exposerai à la vente, et je suis certain que j'aurai de gros bénéfices. J'ai de l'expérience et je sais comment fonctionne le marché», se réjouit-il. «Je vais encore acheter une dizaine de voitures en bon état que je vais réserver aux émigrés, qui, à leur retour au bled, ne sont pas regardants à la dépense», ajoute notre interlocuteur, sur un ton serein. «Le malheur des uns fait le bonheur des autres», dit un adage populaire qui s'applique parfaitement à cette circonstance très particulière. Les citoyens en quête d'un logement sont, certes, beaucoup plus nombreux que les «maquignons», mais ces derniers savent aussi comment se débrouiller d'importantes sommes d'argent leur permettant de «frapper fort» sur le dos des nécessiteux. «Personnellement, j'ai sollicité une vingtaine de commerçants pour que chacun me prête une bonne somme d'argent, en leur faisant croire que je suis dans un besoin pressant. En réalité, j'utilise cet argent pour l'achat de voitures d'occasion à l'effet de les revendre plus tard», reconnaît Saïd, la quarantaine, très initié dans le métier. «Pour l'instant, j'ai pu acheter trois voitures à des prix vraiment très bas. Je vais encore en acheter d'autres, tant que le marché est en chute libre. Dans un mois au maximum, je vais revendre ces voitures, gagner une somme importante et payer mes dettes», explique encore notre interlocuteur, ajoutant qu'il n'est pas le seul à opter pour cette solution. Plusieurs citoyens à faibles revenus, tenus de verser la première tranche de leurs logements, comparent cette situation à l'approche de la fête du sacrifice (Aid el-Adha) de chaque année. «Ce sont toujours les revendeurs qui tirent profit de notre misère ! Comme à l'approche de l'Aïd el-Adha, nous sommes victimes des maquignons, cette fois encore nous n'échappons pas au diktat de ces revendeurs qui nous imposent à brader nos véhicules. Malheureusement, nous n'avons pas le choix», expliquent nos interlocuteurs agacés. Des femmes sont également entrées en jeu, se proposant pour l'achat de bijoux auprès des mères de famille désirant aider leurs époux pour s'assurer la somme nécessaire pour le paiement de cette première tranche du logement. Des annonces sur la Toile quant à ce nouveau commerce sont légion. «Femme désirant vendre ses bijoux, contactez Mme... au numéro...», une courte annonce qui en dit long...


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