Algérie

Les révélations de Khaled Nezzar



Le site d'informations Algeriepatriotique a publié, hier, la déclaration du général à la retraite Khaled Nezzar sur les événements qui ont cours dans le pays depuis l'annonce de l'ex-président Bouteflika de briguer un cinquième mandat.Cette déclaration contient des révélations sur sa rencontre avec Saïd Bouteflika, le mois dernier, et sur les affaires de corruption. Il revient également sur l'arrêt du processus électoral en 1992 et sur un article de Nicolas Beau sur Mondafrique. Khaled Nezzar commence par assumer clairement «d'avoir répondu avec le gouvernement et le Haut Conseil de sécurité à l'appel de l'immense majorité des Algériens pour éviter à l'Algérie l'instauration d'un Etat théocratique », en janvier 1992, et de s'être ainsi «opposé à un mouvement rétrograde». Il rappelle également qu'il a «quitté volontairement le pouvoir, y compris mes fonctions de ministre de la Défense. J'ai donné ainsi la preuve que toutes mes actions n'étaient guidées que par l'intérêt de mon pays et non pour préserver des acquis ou des privilèges». Concernant Abdelaziz Bouteflika, il se réfère au livre qu'il a écrit « en 2003 pour fustiger le régionalisme, la corruption, la folie des grandeurs, la vassalisation de toutes les institutions du pays, l'achat des consciences par cet homme qu'un accident de l'histoire a placé dans la proximité de feu le président Boumediene et qui a abusé de la bonne foi de ceux qui ont placé en lui leur confiance en 1999». A ce propos, il souligne que le «résultat de vingt années de faits accomplis et de passé-outre à toutes les règles de bonne gestion, d'aveuglement, d'irresponsabilité et d'addiction maladive au pouvoir a fragilisé le pays» et il évoque la chute finale du clan présidentiel. Il fait observer que «jusqu'à la dernière minute, le porte-parole du Président ? son frère Saïd ? s'est accroché au pouvoir, multipliant les tentatives de diversion, les man?uvres, les manigances désespérées pour garder la haute main sur les affaires du pays». A propos de Said Bouteflika, il rappelle qu'il l'a vu pour la première fois, «brièvement, une fois au cimetière de Ben Aknoun, à l'occasion de l'enterrement de feu le général Boustila», pour, écrit-il, discuter de «la procédure ouverte contre moi par les juges suisses», et lui remettre une lettre au président de la République pour l'informer du glissement de la procédure qui a ciblé directement l'institution militaire dans son ensemble. Les révélations du général à la retraite Khaled Nezzar portent sur «deux autres contacts», à l'initiative, écrit-il, de Said Bouteflika. Le premier, le 7 mars 2019, après «un appel émanant de lui par l'intermédiaire d'un ami». Said Bouteflika «était visiblement dans le désarroi» et voulait connaître l'opinion de Khaled Nezzar «sur ce qui se passait dans le pays et sur ce qu'il pouvait entreprendre pour faire face à la contestation populaire». Il faut répondre aux demandes du peuple, lui a-t-il répondu, en lui suggérant d'étudier deux propositions, toutes deux rejetées par Said Bouteflika. Le deuxième contact eut lieu le 30 mars, au téléphone. «Au son de sa voix, j'ai compris qu'il était paniqué », écrit Khaled Nezzar qui rapporte ses propos: «Il me dit que le vice-ministre de la Défense et chef d'état-major de l'ANP était en réunion avec des commandants des forces et qu'il pouvait agir contre Zéralda d'un instant à l'autre. Il voulait savoir s'il n'était pas temps de destituer le chef d'état-major». «Je l'en dissuadai fortement au motif qu'il serait responsable de la dislocation de l'armée en cette période critique», poursuit Khaled Nezzar. Autres révélations contenues dans sa déclaration, celles-là sur les affaires de corruption: « C'est moi qui ai porté à la connaissance de l'ex-DRS les prévarications de l'ancien ministre de l'Energie Chakib Khelil, en donnant des précisions et des détails. J'ai fait de même pour Orascom dont les agissements ont coûté très cher au pays ». Khaled Nezzar fait observer que «Les calomnies, la rumeur sont à la mode en ces temps de toutes les licences. La désinformation remplit les réseaux sociaux. Nul n'est à l'abri». Il évoque «la dernière en date de ces manipulations», à savoir « un article de Nicolas Beau alléguant que mon fils aurait blanchi 200 millions de dollars en Espagne». Il promet que «le site Algeriepatriotique, qui renaît pour le service de l'Algérie, ne manquera pas de répondre, point par point, aux élucubrations de Nicolas Beau: le prétendu blanchiment de millions de dollars par mon fils, la soi-disant appropriation des fréquences appartenant aux services algériens, la présumée illégalité des attributions et les imaginaires interventions des hommes du chef d'état-major pour imposer la fermeture de site Algeriepatriotique. Une brochette de mensonges».


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)