Algérie

Les rétroviraux arrivent au CHU d'Oran



La marche des porteurs de VIH au sein du CHU d'Oran, dimanche, et la pression exercée depuis quelques semaines par l'association "Rêve de vivre positive" sur les autorités sanitaires ont donné leurs premiers fruits avec la réception d'un quota de rétroviraux. Un stock de médicaments destiné à 500 malades est en effet arrivé avant-hier à l'hôpital d'Oran. Cela a suscité la joie chez des malades et ranimé l'espoir d'une nouvelle gestion, qui mettrait fin à une inquiétante récurrence des ruptures des rétroviraux."Pour le moment, c'est une petite victoire. Le quota reste insuffisant, et le risque d'une nouvelle rupture n'est pas totalement écarté. Nous ne serons tranquilles que lorsque les ruptures de stock auront définitivement disparu et que les malades accéderont à leur traitement de manière régulière", a estimé la présidente de l'association des porteurs de VIH, Ahlem Azzi, en contenant quelque peu son enthousiasme.
Pour Kamel Babou, responsable de la communication du CHU d'Oran, le problème est, au contraire, résolu. "Nous avons reçu une quantité suffisante pour répondre à la demande et nous avons également pris les devants pour 2020. Il n'y aura plus de rupture de rétroviraux", a-t-il assuré, en insistant toutefois sur le fait que les malades provenant de régions dotées de centres de prise en charge (notamment à Sidi Bel-Abbès et Tlemcen) doivent s'approvisionner auprès de ces structures.
"Il faut que les gens comprennent que l'hôpital d'Oran ne pourra pas indéfiniment supporter le flux de malades provenant de tout l'Ouest, alors que de nouveaux centres ont été créés", a-t-il répété en s'appuyant sur un bilan chiffré pour le mois de septembre 2019 qui fait état de 3521 malades du VIH, dont près d'un millier sont issus de régions proches des centres de Bel-Abbès et de Tlemcen.
La crise vécue par les séropositifs cet automne a remis sur le tapis la problématique de la rupture des approvisionnements en rétroviraux, mais aussi le risque que d'autres pathologies soient touchées par un phénomène qui n'est pas si rare que cela. Des citoyens concernés, à l'image d'une militante associative féministe qui a participé à la marche des porteurs du VIH, considèrent que la rupture de médicaments, quels qu'ils soient, doit disparaître de manière définitive.
"Si nous restons silencieux, demain ce sera le tour des cancéreux, des vaccins pour enfants, les médicaments pour les personnes âgées", a-t-elle averti en substance dans un post sur les réseaux sociaux en appelant à une mobilisation permanente aux côtés de toutes les personnes vulnérables. Rappelons que les rétroviraux permettent aux porteurs du virus du sida de maintenir la charge virale en dessous de 20 copies par millilitre de sang, ce qui augmente leur immunité et diminue le risque de transmission de la pathologie.

S. Ould Ali


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