Algérie

Les retraités entre CCP et banques



Les retraités entre CCP et banques
Droit au but. L'aveu de nos institutions qui ne savent pas communiquer vient de se confirmer une nouvelle fois. Une lacune avec son effet boomerang inévitable qui ne va pas dans le sens positif dans la relation du citoyen avec son administration. Lundi dernier, une convention a été signée entre la Caisse nationale des retraites (CNR) et la Banque de développement local (BDL). Le but est de soulager la poste dans les paiements des retraites. Ses capacités sont plus que saturées. Ce sont, actuellement, plus de deux millions et demi de retraités qui reçoivent par la poste leurs mensualités. La concentration d'un si grand nombre d'usagers qui opèrent des retraits en même temps est devenue intenable. Tout le monde a pu constater la grande affluence des retraités, dès le 20 de chaque mois, dans les bureaux de poste. Ce qui n'est pas sans incidences. Sans parler du manque de liquidités plusieurs fois constaté par le passé, ni du risque de pannes du système informatique, c'est la qualité de service qui en prend un sacré coup. Dans ces moments-là, la tension est si grande que tout le monde perd son sang- froid. Les préposés qui n'ont plus le temps de «se gratter la tête» et les retraités qui n'en peuvent plus d'attendre dans des chaînes interminables. Des deux côtés les nerfs sont à vifs. Quelquefois même le pire est à craindre sachant qu'un retraité n'a plus la santé de sa jeunesse pour ne pas dire défaillante. Sur le plan organisationnel et vu l'évolution du nombre de retraités qui a plus que doublé ces quinze dernières années, passant d'un peu plus d'un million en 2000 à plus de deux millions et demi en 2014, ce moyen de paiement unique menait droit à la paralysie. D'autant que le nombre de retraités ne cesse d'augmenter d'année en année. Il faut ajouter qu'un tel «monopole» n'est pas sans effet sur l'équilibre financier de la poste. L'Arpt (Autorité de régulation de la poste et des télécommunications) a dû voler au secours de la poste en lui remettant, jeudi dernier, un chèque de «compensation» pour combler le déficit de 2013. Il fallait donc impérativement trouver une solution. D'où l'instruction du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, de «diversifier les circuits et moyens avec lesquels sont payés les retraités pour améliorer les prestations à leur profit». La convention CNR-BDL marque le début de cette diversification. Il est prévu d'élargir la mesure, progressivement, à toutes les banques publiques et privées. Il est clair que toutes les banques réunies ne disposent pas de la même couverture nationale que la poste avec ses 3271 bureaux de poste. Ceci pour dire qu'il ne s'agit que d'un allègement. D'une meilleure fluidité. Pour désengorger la poste et non pas de la remplacer complètement. La BDL, avec seulement 143 agences (même si ses responsables ont préféré compter les 1500 guichets de ces agences) réparties sur le territoire national, servira de test. Il s'agira de convaincre les retraités de se «déporter» vers les banques. En mettant en exergue le confort sans chaîne, le sourire sans énervement, la sécurité sans pickpockets, des liquidités sans rupture, des systèmes sans panne, etc...Au lieu de cela, la communication institutionnelle a, une nouvelle fois, préféré «louvoyer» en présentant l'événement de la manière qu'elle maîtrise le mieux. C'est-à-dire en tournant autour du pot jusqu'à susciter la méfiance. Ce qui est malvenu au moment où tout est fait (état civil, casier judiciaire, certificat de nationalité, etc) pour regagner la confiance du citoyen. L'introduction des banques dans le paiement des retraites doit, pour réussir, être sérieusement accompagnée par une communication adaptée. Les résistances au changement et à la nouveauté sont connues. Celles des banquiers et de leurs employés ne seront pas les moindres. La communication institutionnelle devrait se méfier de celle de «l'informel». Les retraités ne sont pas «cotés en Bourse»!




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