Algérie

Les résultats scolaires en net recul



La situation épidémiologique et les conditions dans lesquelles l'année scolaire a débuté n'auront pas été sans conséquences sur les résultats obtenus par les élèves. Une grande majorité d'entre eux ont obtenu des résultats très moyens. Le niveau général est en recul. En cause, une «inactivité pédagogique » de huit mois, mais également une cadence imposée par des volumes horaires divisés par deux.Nawal Imès - Alger (Le Soir) - Le premier semestre s'achève. L'heure est à l'évaluation des résultats pour les élèves des trois paliers. Les premières estimations font état d'un net recul du niveau des élèves. Une grande majorité d'entre eux n'ont réussi à obtenir que des moyennes oscillant entre 9 et 11. Une situation qui n'étonne pas les pédagogues au regard des conditions dans lesquelles l'année scolaire avait démarré.
La situation sanitaire a, en effet, imposé de nouveaux schémas, avec un volume horaire divisé par deux, pour pouvoir respecter le protocole sanitaire qui exige que les élèves ne soient pas plus de 20 dans une classe. Les enseignants se sont retrouvés pourtant face au même programme à terminer, en disposant de moins de temps.
À cela s'ajoute une proportion d'élèves ayant accédé à des paliers supérieurs avec des moyennes de 9 sur 20, une disposition particulière prise en raison de la pandémie, mais qui n'aura pas été sans conséquences sur leurs capacités à suivre.
Interrogé à ce sujet, Meziane Meriane, le coordonnateur national du Snapest, explique qu'il avait évoqué la question lors de sa récente rencontre avec le ministre de l'Education nationale, affirmant que « les résultats sont très mitigés : il y a des élèves qui ont eu de bonnes notes mais pour la majorité, c'est entre 9 et 11. Il y a des exceptions, mais ce n'est pas très appréciable». Comment explique-t-il cela ' « Ce qui peut expliquer cela, c'est la coupure de huit mois avec une inactivité pédagogique qui a laissé des séquelles.
Les enfants ont perdu les mécanismes d'apprentissage et les mécanismes de travail. Il a fallu du temps pour qu'ils retrouvent les réflexes et que la machine se remette en route. Il a fallu plus d'un mois pour récupérer les mécanismes .» Et d'enchaîner : « À cela s'ajoutent le climat général, la peur d'être contaminé qui a influé négativement sur le rendement des élèves .»
Pour Meziane Meriane, les conditions dans lesquelles ont été dispensés les cours ne sont pas étrangères aux résultats obtenus, affirmant que « les cours ont continué à être dispensés de la même manière qu'avant, avec une course contre la montre pour faire un maximum de choses en peu de temps, ce qui ne peut que surmener les enfants. On n'a pas beaucoup avancé sur le programme. Le fait que les élèves aient travaillé en groupe, le volume horaire a été divisé par deux. On n'a pas beaucoup avancé. Il s'agit de corriger le tir pour le deuxième trimestre pour pouvoir avancer un peu plus dans le programme ».
Messaoud Boudiba, le porte-parole du Cnapeste, assure, quant à lui, que « pour le moment, pas d'estimations globales, mais des tendances puisque beaucoup d'établissements n'ont pas encore tenu les conseils de classes. Mais on s'aperçoit déjà que les résultats ne sont pas à la hauteur de ce qui était attendu. Beaucoup ont été surpris par les résultats. Il n'y a pas eu d'équilibre, et on constate un recul par rapport aux résultats des années précédentes. On avait dit d'avance qu'il fallait prendre en compte le côté psychologique, car la pression et la situation sanitaire n'ont pas été sans conséquences».
N. I.


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