Algérie

Les responsables espèrent produire 10 000 tonnes de poissons à l'horizon 2020.. Entre le rêve et la réalité


A la direction de la pêche de wilaya, on vient d'annoncer le lancement durant cette année 2019 de quatre projets sur les treize inscrits, notamment dans le domaine de la pisciculture.Viendra-t-il le jour où l'on assistera à cette grande révolution dans le secteur de la pêche et des ressources halieutiques dans la wilaya de Tizi-Ouzou ' Depuis des années, on a eu de cesse de ressasser le lancement de projets à même de donner à ce secteur une vraie dynamique de développement. A coup de déclarations, les différents responsables qui se sont succédés à la tête de ce secteur qui devrait pourtant être l'un des principaux segments économiques dans la wilaya de Tizi-Ouzou, et ce en sus du rôle non des moindres à jouer sur les plans environnemental et touristique, son développement est resté un v?u pieux.
«A la direction de la pêche de wilaya, on vient d'annoncer le lancement durant cette année 2019 de quatre projets sur les treize inscrits, notamment dans le domaine de la pisciculture». «Aussi, on prévoit l'aménagement, du moins le désenclavement des deux zones d'activité aquacole, notamment celle de Mizrana d'une superficie de 13 Ha et celle d'Iflissen de 2 Ha. Une fois réalisés, soit à l'horizon 2020, ces différents projets, amèneront à 10 000 tonnes annuellement alors qu'elle n'est que de 1000 tonnes actuellement», annoncent les responsables du secteur de la production halieutique. Améliorer la production de 9000 tonnes en deux ans serait donc, une vraie prouesse.
Tomber de Charybde en Scylla
Une annonce aussi invraisemblable soit-elle ne fait plus d'illusion chez les jeunes, notamment la communauté marine, aussi bien des localités de Tigzirt, malgré son port de pêche et de plaisance qui a tout l'air d'une aire de jeux pour les enfants, que ceux de Mizrana, Iflissen et Azeffoun.
Echaudés par des promesses non tenues, voire des rêves brisés, depuis des années, ces jeunes pêcheurs qui ne sont pas nombreux du reste, ne croient plus en rien. En effet, triturés, ballottés, plantés puis replantés au gré des aléas de la mer qui ne nourrit plus son homme, ils refusent de croire l'ombre d'un instant à l'aboutissement d'un quelconque projet. Ils ont toujours au travers de la gorge «l'enterrement définitif» du projet de réalisation d'un important projet algéro-espagnol dans le domaine de l'élevage de la daurade sur le littoral de la localité de Mizrana dès le début de l'année prochaine 2013. Les jeunes pêcheurs de la localité de Mizrana qui continuent cahin-caha à prendre la mer pour pêcher d'hypothétiques poissons qu'ils revendent aux restaurateurs. Ils ne croient plus en le père Noël. L'annonce de la viabilisation de la zone d'activité aquacole n'est pour eux qu'un effet d'annonce. «On ne croit plus à rien. Des années durant, on nous a miroité la réalisation d'un port d'échouage sur les côtes de notre commune, à Mazer. Il se trouve qu'après toutes ces années, ce projet est définitivement abandonné. C'est de la poudre aux yeux», regrette Amar du village Athouri. Du coup, il continue avec sa petite barque à défier les profondes écumes d'où il arrive à «soutier» quelques pièces de sar ou de mérou qu'il revend à des restaurateurs de la ville voisine de Tigzirt. «La mer ne nourrit plus son hommes. Il nous arrive rarement de subvenir à nos besoins avec les moyens plus que dérisoires dont nous disposons». De même pour celui de la réalisation de 18 cages flottantes de grand calibre qui devaient être installées en pleine mer, et qui en sus devaient permettre aussi la création de pas moins de 50 postes d'emplois directs et plus de 150 autres indirects. Aujourd'hui, et suite à tous ces échecs, ils ont fini par ne croire à rien. C'est que les habitants de cette région en général, et les pécheurs en particulier, ne croient plus aux projets «chimériques» que les autorités miroitent sans autant les réaliser et disent sans détours qu'ils seront remis aux calendres grecques comme c'est le cas pour les ports d'échouage. Sur les trois prévus, et annoncés tambour battant, seul celui d'Ath Cahfaâ a été réalisé alors que celui de Zegzou et de Mizrana qui devaient être d'une capacité de 3 petits métiers sont tombés à l'eau.
Dos à la mer
Aujourd'hui, le constat est des plus alarmants. Si on a de tout temps péroré sur la professionnalisation du secteur de la pêche au niveau de la wilaya avec des formations pointues, il reste que ce secteur est loin de s'enorgueillir d'avoir connu des sauts qualitatifs en la matière. Le domaine de la pêche est presque en «hibernation» au niveau de la wilaya de Tizi Ouzou qui dispose d'un littoral long de 82 km et où la pêche continue à être avec les moyens rudimentaires. La production en moyenne de 1 000 tonnes de poissons et crustacés par an est loin de répondre à la demande locale. Du coup, ces produits de la mer sont presque bannis des assiettes des populations. La sardine est cédée en moyenne entre 500 et 700 dinars. Elle a même atteint les 900 dinars le kilogramme alors que les poissons sont inaccessibles. La crevette, ce crustacé dont le prix dépasse les 3000 dinars le kilogramme est inconnu des consommateurs.
Les besoins de consommation de ses habitants sont au minimum de l'ordre de 5000 tonnes par an. Le déficit est énorme.
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)