Les deux adversaires se livrent une bataille, par presse interposée, sans précédent, du tac au tac.
C'est une véritable guerre médiatique qui est déclenchée ces derniers jours entre les responsables du FLN. D'un côté la direction et de l'autre, les redresseurs. Les deux adversaires se livrent une bataille par presse interposée sans précédent. Après avoir envahi les colonnes de la presse, ces derniers investissent les plateaux des chaînes privées pour échanger des tirs. Mardi soir, le secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem, a accordé un entretien exclusif à la chaîne tunisienne Nessma TV. Au même moment, le coordinateur du mouvement de redressement et de l'authenticité, Abdelkrim Abada, s'exprimait sur la chaîne Echourouk TV. La réunion du comité central aiguise l'appétit des uns et des autres. A la veille de ce rendez-vous décisif, les proches de Belkhadem comme les redresseurs donnent leur version en prenant l'opinion publique à témoin. Le secrétaire général du FLN a nié l'existence d'une crise au sein du parti majoritaire. «Il n'y a pas de crise au sein du parti», a-t-il affirmé en réponse à la journaliste de Nessma TV.
M.Belkhadem, qui a reconnu lors de la commémoration du 1er anniversaire du décès du moudjahid Abdelhamid Mehri que le parti est en pleine crise, a changé de version. Interrogé sur le mouvement de contestation qui secoue la base, M.Belkhadem continue de prendre les choses à la légère en affirmant que «c'est une preuve de bonne santé». Pour lui, ces agitations sont motivées par des intérêts personnels. Il explique que les redresseurs contestent parce qu'ils ne figurent pas dans la direction du parti.
Situant les choses dans leur contexte, M.Belkhadem est remonté jusqu'au 9e congrès qui a réuni toute la famille FLN. Il souligne que la grogne a commencé après la désignation des membres du comité central et ceux du bureau politique. «On ne peut pas satisfaire tout le monde», a-t-il affirmé en précisant que tout a été fait dans le respect des règles du parti. Quant à son départ du poste de SG, M.Belkhadem estime qu'il n'y a aucune raison valable pour qu'il démissionne. Il avance comme alibi, les résultats positifs enregistrés par le parti lors des élections législatives et locales. Aussi, il refuse d'être comparé à son ancien rival Ahmed Ouyahia qui a démissionné, selon lui, suite à l'échec cuisant de son parti aux élections. Même sur le plan de la gestion des affaires du parti et de ses fonds, l'invité de Nessma TV, assure qu'il n'y a rien à lui reprocher.
Le SG défie ses adversaires de lui prouver le contraire. Il accuse également les redresseurs d'être contre la candidature du président de la République et président du parti à un quatrième mandat. M.Belkhadem a complètement nié ses intentions cachées sur la présidentielle de 2014. Le secrétaire général dit qu'il ne craint pas pour son sort lors de la réunion du comité central d'aujourd'hui qui aura comme ordre du jour le vote sur le renouvellement ou le retrait de confiance. «Dans les deux cas, j'aurai la conscience tranquille», a-t-il assuré. Et de clarifier: «Si on me renouvelle la confiance je serai à l'aise et si on me la retire je serai à l'aise car j'ai permis la pratique démocratique au sein du parti».
M.Belkhadem se montre plutôt confiant sur ce vote en précisant que ses opposants n'ont pas la majorité. «Le mouvement de redressement n'a pas de poids», a-t-il estimé en précisant que ce mouvement a transgressé les règles du parti. Ces accusations ont été rejetées en bloc par le représentant du mouvement de redressement, Abdelkrim Abada. S'exprimant en live sur Echourouk TV, M.Abada a accablé le secrétaire général d'accusations en lui imputant la responsabilité de la situation de crise que traverse le parti. «M. Belkhadem a mené le parti à la dérive», a-t-il martelé. Revenant sur la réunion d'aujourd'hui et le retrait de confiance, M.Abada assure: «Nous sommes majoritaires dans le comité central.»
M.Abada soutient que M.Belkhadem refuse d'assumer son échec et se cache derrière la personne du président de la République. Il faut reconnaître que les redresseurs ont mis le paquet cette fois-ci en multipliant leurs actions sur le terrain. Pour contrecarrer ses actions, le secrétaire général a intensifié ses sorties médiatiques.
Après Echourouk TV et Nessma TV, il s'est longuement expliqué hier sur la chaîne Ennahar TV. M.Belkhadem veut sauver sa peau. Il reste à savoir si son coup médiatique lui apportera des résultats positifs notamment en sauvegardant son poste. La réponse sera connue au plus tard ce soir.
Posté Le : 31/01/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Nadia BENAKLI
Source : www.lexpressiondz.com