Algérie

Les responsables du COA doivent partir Après le rejet de leur bilan


Que doit-on faire lorsque le bilan moral d'une association sportive est rejeté ' C'est la question que toute personne proche ou à l'intérieur du mouvement sportif national est en train de se poser aujourd'hui après avoir pris connaissance de la mise en minorité du président et du comité exécutif du Comité olympique algérien lors du vote, par l'assemblée générale. Cette dernière admet qu'il y a eu échec dans le travail accompli par cette direction du COA.
Dans ce cas la logique voudrait que tout ce monde annonce qu'il démissionne de son poste et s'en aille. Mais la logique dans le sport algérien est une chose et la réalité une autre. Le comité exécutif, qui est en guerre contre son président, veut faire porter le chapeau à celui-ci jusqu'à le pousser à la porte de sortie et lui seulement. Le président indique que l'échec est collégial et que le comité exécutif n'a pas à affirmer qu'il n'en est pas responsable. Il est prêt, dit-il, à démissionner si les membres de ce comité exécutif venaient à en faire autant.
Chacun campant dans sa position, on en arrive à une situation de blocage avec un COA qui n'a, pour ainsi dire, aujourd'hui qu'une direction branlante.
Il s'agit, dans cette histoire, de faire preuve de réalisme. Le bilan, qui a été présenté en assemblée générale samedi dernier, est celui de l'exercice 2011. A ce que l'on sache, la crise qui prévaut au Comité olympique algérien a été amorcée en janvier 2012.
Certes, auparavant, il y avait des grincements dans la machine mais le comité exécutif se réunissait régulièrement sous la présidence de Rachid Hanifi. On peut donc considérer que le bilan qui a été présenté samedi était bien celui du comité exécutif et du président. Si le premier nommé veut présenter des bilans séparément il ne pourra le faire que pour l'exercice 2012, année où il y a eu réellement rupture entre les deux camps.
En tout cas l'impression qui se dégageait samedi soir à l'issue de cet AG-marathon, est que les deux parties doivent s'en aller et le plus tôt possible. A ce titre on ne manquera pas de nous interroger sur la sortie d'une personnalité de la dimension de Si Mohamed Baghdadi qui a demandé à ce que les deux opposants continuent à gérer l'instance olympique jusqu'à la prochaine AG élective. Son souci était peut-être de ramener un peu de sagesse dans ce COA si meurtri par ses divisions mais il devrait comprendre que ce genre de message est complètement révolu aujourd'hui. Du moins, n'est-il pas compatible avec l'état d'esprit qui y règne.
Les effets du 05-405
Ce scénario, il faut le reconnaître, est en grande partie la conséquence de l'application du fameux décret 05-405 relatif aux Fédérations sportives grâce auquel sont arrivés ceux qui dirigent en ce moment les instances sportives du pays. Faut-il revenir sur la période de 2009 celle où s'était déroulé le processus de renouvellement des fédérations sportives ' Rappelons qu'il avait été interdit à tous ceux qui étaient aux commandes durant le précédent mandat de se représenter et qu'on s'était mis à promouvoir des personnes sous prétexte qu'elles avaient un niveau universitaire.
Le problème, et tout le monde le savait à l'époque, est que la Fédération la plus performante, celle du judo, était dirigée par un ancien international qui n'avait pas un niveau d'instruction élevé. On l'avait quand même empêché de se représenter.
Aujourd'hui, cette Fédération qui est devenue la plus budgétivore du mouvement sportif national, a régressé de plusieurs paliers avec des résultats nettement insuffisants au regard des moyens dont elle a disposé. Quant au président de la FAJ, à qui on reprochait qu'il n'avait pas de niveau universitaire, il est devenu un des membres les plus actifs de la Fédération internationale de judo.
C'est à travers ce récit qu'on se rend compte de tous les dégâts qu'a provoqués le décret 05-405. Nous ne disons pas que toutes les fédérations sportives ont échoué mais dans leur écrasante majorité elles ont été loin de fournir au pays les résultats qu'il était en droit d'attendre, du moins tel que le décret 05-405 le promettait. Il n'y a pour cela qu'à voir les résultats catastrophiques des Jeux africains et Jeux arabes de 2001 ainsi que les Jeux olympiques de 2012 malgré la médaille d'or de Toufik Makhloufi, un athlète qui s'entraînait à l'étranger. Et l'échec est d'autant plus amer quand on apprend que l'Etat s'est montré généreux comme jamais, durant cette période, en faveur d'un mouvement sportif glouton.
Ce sont ces responsables de Fédérations qui siégeaient au COA depuis 2009 avec à la tête du Comité exécutif un président dont on ne saurait taire le fait qu'il n'était pas un élu à la base mais quelqu'un qui avait été délégué par la Fédération de football puisqu'il était membre de son assemblée générale au titre d'expert désigné par le ministère de la Jeunesse et des Sports selon les dispositions du décret 05-405. Il y a eu une intervention qui a été d'une grande sévérité samedi dernier.
C'est celle du commissaire aux comptes qui a déclaré devant toute l'assistance : «Je venais au COA mais je ne savais pas qui faisait quoi. Il y avait du monde mais tout y était embrouillé. Je peux avouer que le COA fonctionnait sans administration.»
Le CIO va intervenir
Aujourd'hui le COA traîne comme une âme en peine. Son président se dit encore président mais l'est-il réellement ' De son côté le comité exécutif dit avoir pris le dessus et va organiser une AG extraordinaire dans les 15 jours. Mais que disent les textes du COA en la matière '
Qu'une telle démarche ne peut se faire sans l'aval du président. C'est lui qui convoque l'AG extraordinaire lorsque celle-ci est demandée par les 2/3 des membres de l'AG. On remarquera que chaque camp s'agite alors que le bilan des deux a été rejeté. La conscience leur commande de démissionner tous. Le COA a déjà été dirigé par son SG durant une période précise sous l''il attentif du CIO. C'est justement de ce dernier que doit venir la solution au problème qui se pose en ce moment. On peut être sûr qu'il va réagir aux résultats de l'AG du 24 novembre. Chaque camp est dans l'attente de ses observations.
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