«Les responsables doivent tenir leurs promesses»

Après plus de deux mois de protestation, de négociations et de démarches administratives vaines, ils passent à un autre plan.
Ces manifestants au nombre avoisinant les 200 personnes n’ont même pas laissé passer le procureur, ils ne veulent rien entendre… Désormais, ils veulent des faits, les fausses promesses, ils ont en entendu énormément. Des va-et-vient entre leurs représentants et ceux des autorités locales, des démarches où ils ont recensé plus de 1200 sans-emploi que compte la ville de Hassi Messaoud, des promesses non tenues. Ils sont pères de famille, jeunes possédant des diplômes universitaires, d’autres des diplômes de qualification, ayant entre 18 et 40 ans d’âge et plus de 2 mois de protestations massives après plus de combien d’années de sit-in au niveau du bureau de main-d’œuvre de Hassi Messaoud et des réclamations auprès du chef de daïra. La plupart de ces jeunes disent qu’ils ont pu débloquer des offres lors de leur dernière démarche, mais les représentants de la daïra et de la wilaya auraient favorisé certains au détriment d’autres. «Ils se jouent de nous. Nous ne partirons pas d’ici, nous sommes déterminés à ce que personne ne passe jusqu’à ce qu’on trouve des solutions», continue un des jeunes. L’un d’eux reprend : «Je suis capable de faire des dégâts s’ils ne prennent pas en considération nos réclamations. Nombre d’entre nous sont décidés à faire ce que plus d’un des responsables déploreront.» A notre question concernant la peur des retombées de leur action, l’un d’eux lance: «Moi s’il ne me trouve pas un poste de travail, je reste là. S’ils veulent nous mater qu’ils le fassent. Je n’ai rien à perdre. Je ne peux plus supporter de rester sans emploi, sans le sou en poche pour m’acheter du pain, et voir d’autres venir de je ne sais où pour travailler et pas moi.» «Nous ne partirons pas d’ici, nous voulons des faits pas des promesses», lance un autre. Désormais c’est la démarche que ces jeunes vont adopter. Ils sont soutenus par beaucoup de leurs proches. L’injustice sociale resenti par les protestataires a atteint des proportions que même ceux qui travaillent les soutiennent dans leur démarche.