Algérie

Les réserves des exportateurs


«Le deuxième produit exporté par l'Algérie, après les hydrocarbures, ce sont les chercheurs et les cadres formés dans les écoles algériennes» ironise, le consultant en commerce extérieur Kamel Khelifa, pour résumer l'état désastreux des exportations algériennes hors hydrocarbures, qui demeurent insignifiantes. Le volume des exportations hors hydrocarbures ne dépasse pas le milliard de dollars alors que le marché algérien est submergé par les produits d'importation. Cette situation n'a pas changé depuis l'ouverture du marché algérien, et ce, malgré les discours et les dispositifs annoncés en grande pompe par les pouvoirs publics, depuis déjà dix ans. Hier encore, des opérateurs économiques se sont réunis au siège de la l'agence nationale de promotion de commerce extérieur «ALGEX» pour déplorer les insuffisances en matière de soutien de l'Etat aux exportations et dénoncer le désengagement de l'Etat quant à la promotion des exportations, hors hydrocarbures. Le directeur général d'ALGEX, M. Bennini, a plaidé, au nom des opérateurs économiques, la mise en exécution du décret exécutif du 08-07 du 19 janvier 2008 fixant les modalités de fonctionnement du compte d'affectation spécial appelé fonds spécial pour la promotion des exportations (FSPE). Ils réclament une définition claire, transparente et adaptée pour le remboursement par le FSPE des frais engagés par les exportateurs. Ils ont également réclamé une prise en charge des dossiers de remboursement des exportateurs. ALGEX attend également une réponse du ministère du Commerce, sur la possibilité de confier la gestion du FSPE à son agence. La représentante du ministère du Commerce, la sous-directrice du suivi des exportations, Mme Bouabdallah, était là pour rassurer. Elle a expliqué que son département avait procédé à la refonte du FSPE, dans le cadre de la loi des finances 2007, en prévoyant de rembourser un certain nombre de nouvelles dépenses. Elle cite, à titre d'exemples, le remboursement d'une partie des frais liés aux études de marché, une partie des frais relatifs à la participation des exportateurs aux foires, expositions et salons spécialisés, une partie des frais de transport à l'exportation des produits périssables ou à destinations éloignées, ainsi que d'autres aides destinées aux PME et celles relatives à la diffusion de supports promotionnels de produits destinés à l'exportation. Les opérateurs économiques, à leur tête, les représentants de l'association nationale des exportateurs algériens «ANEXAL» ont affirmé que la refonte du FSPE n'est qu'une première réponse pour une série de préoccupations exprimées. Le président de cette association a estimé que la refonte de ce fonds qui, depuis sa création en 1996, avait remboursé 200 exportateurs, ne va pas, à lui seul, booster les exportations. «On a besoin d'une stratégie impliquant tous les secteurs pour la promotion des exportations et surtout de décision politique courageuse» a-t-il indiqué, sceptique. «S'il n'y a pas de changement et si l'Etat ne prend pas en charge efficacement ce volet, dans 10 ans, les quelques PME qui existent disparaîtront» a-t-il estimé. Benini a critiqué le fait que les pouvoirs publics veulent se limiter à rembourser uniquement les produits périssables, notamment agricoles. «Les produits agricoles frais exportés ne dépassent pas une valeur de 25 à 30 millions de dollars, par an, dont 15 à 20 millions pour les seules dattes».
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