En présentant, hier, le plan d'action de son gouvernement devant les députés, le Premier ministre savait qu'il agissait en terrain conquis. Les nombreuses interventions des députés, qui font ainsi leur première apparition publique dans l'hémicycle, sont plutôt élogieuses. Mais un point a attiré l'attention de certains d'entre eux. La disposition portant sur "l'adoption d'un mode de règlement à l'amiable garantissant la récupération des biens détournés" a suscité des réserves de certains intervenants qui ont notamment rappelé le risque de créer un climat "d'impunité". Surtout que le document du gouvernement ne précise rien d'autre. Ce sera probablement fait dans un projet de loi qui précisera les modalités pratiques.Certains députés craignent, en effet, que cette disposition ne permette à certains détenus incarcérés dans le cadre de la dilapidation de l'argent public de quitter la prison en contrepartie de la désignation des lieux où ces biens étaient placés. C'est le cas du député du FLN, Ahmed Rabhi, qui a plaidé pour la fermeté en appelant à la restitution des fonds spoliés. Il s'en est pris à ceux qui appellent au règlement amiable de ce dossier avec les auteurs de détournements.
L'autre question soulevée par les députés a un lien avec la mise en application effective des engagements du gouvernement. Cela commence, pour certains d'entre eux, par l'amélioration du cadre de vie des citoyens. C'est le cas du député du groupe des indépendants, Massinissa Ouari, qui a insisté sur "la nécessité d'améliorer le cadre de vie du citoyen et de renforcer ses droits pour rétablir sa confiance en les institutions étatiques, ainsi que d'ouvrir les investissements sérieux sur la base de la règle gagnant-gagnant". Un avis partagé par Abdellah Aloui, du FLN, qui a mis l'accent sur la nécessité de "développer les moyens de transport dans les zones éloignées et intérieures, et de consolider les structures sanitaires et éducatives dans ces régions".
Sur un autre plan, le Premier ministre a notamment mis en avant l'ambition de son gouvernement de "renforcer l'indépendance" de la justice à travers la réforme du statut des magistrats. Il a également promis "l'assouplissement" des dispositions portant sur l'exercice des libertés collectives et individuelles, relatives notamment à la création de partis politiques et d'associations, ainsi que l'organisation des manifestations publiques. Il en est de même pour la liberté de la presse qu'il souhaite être "responsable". À ce droit, le gouvernement oppose "le droit des citoyens à la sécurité et à la quiétude". Mais il a aussi "la transparence" et une "meilleure gouvernance" des affaires publiques.
Contrairement aux questions sociales et économiques, les députés se sont abstenus de s'exprimer sur les sujets politiques, notamment ceux liés aux libertés. Les nombreuses interventions des parlementaires n'ont pas encore abordé ces questions. En attendant la poursuite des débats qui se termineront jeudi, le Premier ministre répondra aux remarques des parlementaires avant de laisser la place à l'adoption de son document.
Ali Boukhlef
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Posté Le : 14/09/2021
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Ali BOUKHLEF
Source : www.liberte-algerie.com