Algérie

Les réserves de gaz risquent de s’épuiser plus rapidement



Les réserves de gaz risquent de s’épuiser plus rapidement
La capacité d’exportation atteindra environ 100 milliards de mètres cubes par an à l’horizon 2012 si les projets Medgaz, Galsi et les trains géants de GNL de Skikda et d’Arzew seront opérationnels à cette échéance !Mustapha Mekidèche, vice-président du Cnes et expert pétrolier, a souligné, dans une communication intitulée “le secteur des hydrocarbures en Algérie (1958-2008) problématique, enjeux et stratégies”, présentée lors d’une rencontre organisée dimanche dernier par la Fondation Friederich-Ebert, la nécessité de définir un consensus national sur le profil national des hydrocarbures, à moyen terme, notamment pour le gaz naturel.
En effet, l’Algérie dispose de 2,5% des réserves mondiales de gaz, soit 4 500 milliards de mètres cubes, soit une durée de vie de 54,4 ans. Ces chiffres publiés par BP, une référence mondiale, sont établis sur la base de la production de gaz naturel de 2007, compatible avec des exportations de l’ordre de 60 milliards de mètres cubes par an. Or Sonatrach vise à exporter 85 milliards de mètres cubes par an à l’horizon 2012 (cf déclarations du ministre de l’Énergie et du P-DG de Sonatrach).
Ce qui implique une production de gaz beaucoup plus importante. Si on tient compte des projets Medgaz et Galsi et la réalisation des trains géants de Skikda et d’Arzew, la capacité d’exportation de gaz atteindra, si tout se passe bien 100 milliards de mètres cubes par an en 2012 !
Il ne faut pas oublier également que les besoins du marché intérieur en gaz vont aller crescendo. Une étude de l’Aprue citée par l’expert prévoit une explosion de la demande à l’horizon 2020. Selon le document de l’agence, “le volume de la consommation a doublé entre 1980 et et 1992 avec un taux de croissance annuel moyen de près de 6%. Entre 1992 et 1997, la croissance de la consommation se stabilise avec de nouveau, un taux de croissance moyen de 6% entre 1997 et 2003… Une simulation par produits énergétiques met en évidence la très forte croissance passée des consommations d’électricité qui pourrait amener à une multiplication proche de quatre de sa consommation sur les 20 prochaines années. Or l'électricité est principalement produite à partir du gaz naturel”. 
Ajouter les quantités supplémentaires de gaz requises pour le programme de pétrochimie (quantités estimées à 10 milliards de mètres cubes par an) et celui du dessalement.
Tout cela suggère que les réserves de gaz vont s’épuiser en moins d’une génération. Cette conclusion fait abstraction des volumes de gaz qui seront découverts d’ici 2020.
Des données de Sonatrach font état d’un potentiel gazier de 100 TCF à confirmer, soit plus de 2 000 milliards de mètres cubes de nouvelles réserves de gaz, concentrées dans les bassins de Berkine,
d’Illizi et ceux du Sud-Ouest (Bassins de Béchar, de Timimoun, de l’Ahmet et de Gourara). Ce qui explique l’optimisme du ministre de l’Énergie.
En tout état de cause, le rythme de consommation sera bien supérieur au rythme de découvertes, exerçant ainsi des pressions sur les accumulations de gaz. Ne perdons pas de vue que le gaz est une ressource fossile épuisable. Tout cela renvoie à la nécessité de mettre en œuvre un modèle de consommation moins énergivore et une politique beaucoup plus volontariste en matière de rationalisation de l’utilisation de l’énergie.
Ces questions devraient être discutées en fait par le Haut-Conseil de l’énergie avant la définition d’une politique d’affectation des réserves compatible avec la croissance de la demande du marché national.


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