Les réserves de changes algérienes sont placées incorrectement à l'étranger

Un groupe d'experts en économie et financiers internationaux ont critiqué la manière par laquelle les autorités algériennes exploitent les réserves de change, dont la valeur a été estimée à 173.91 milliards de dollars, à la fin du mois de juin.En plus de l'obscurité qui caractérise ce dossier, les experts constatent du gaspillage dans l'utilisation de ces fonds.
Onze experts algériens en économie ont lancé un débat à propos du placement des réserves de changes algériennes, estimées selon le gouverneur de la banque d'Algérie, M. Mohammed Laksaci, à 173.91 milliards de dollars. Le coordinateur de ce débat n'est autre que l'expert algérien en économie, M. Abderrahmane Mebtoul.
Dans le communiqué que ce groupe d'expert a rendu public après la fin de ce débat et dont El Khabar a eu une copie, on a fait état du mauvais placement des réserves algériennes de changes. La première remarque a été faite sur le taux d'intérêt que l'Algérie tire du placement de ses réserves dans les banques centrales internationales, estimé selon le gouverneur de la banque d'Algérie à 3% seulement.
Ces placements ne sont pas rentables, ont noté ces experts, suite au taux d'inflation enregistré dans l'économie du pays où l'Algérie a placé ses réserves de changes. Laksaci a, notamment, jugé que l'on avait eu tord de placer cet argent à l'étranger du moment que l'Algérie peut en avoir besoin à tout moment, avant même l'expiration des délais du placement.
Dans le même sillage, ces experts ont dénoncé la confusion qui caractérise la gestion des réserves de change et semé le doute quant à la possession de l'Algérie de moyens techniques, tels que les logiciels, lui permettant de contrôler et de suivre le processus de croissance de ses placements à l'étranger. C'en est l'un des facteurs qui participent à l'absence de vision d'avenir quant à l'exploitation des fonds algériens placés à l'étranger.
Ces experts ont, finalement, considéré que l'Algérie fait partie des pays qui cherche, à travers le placement de ses réserves de changes, à envoyer des signaux aux marchés internationaux, faisant état de la bonne santé de son économie et ce, en dépit de l'absence d'une stabilité politique du risque sur l'investissement, afin d'attirer les investissements étrangers directs et de redorer le blason de l'Algérie et la monter comme étant un pays capable de respecter ses engagements internationaux. L'Algérie, ont ajouté ces experts, tente d'avoir le maximum d'argent et de le placer, même si cela ouvre la voie au gaspillage.