Algérie

Les réseaux sociaux font débat à Béjaïa LOIN DES SOIREES FESTIVES ET BRUYANTES



Les réseaux sociaux font débat à Béjaïa                                    LOIN DES SOIREES FESTIVES ET BRUYANTES
«Les réseaux sociaux et leur impact sur nos sociétés», tel était le thème que l'Association des femmes cadres de Béjaïa a jugé utile d'aborder dans la soirée de samedi à dimanche au TRB de Béjaïa.
Loin du festif et du bruit assourdissant, des hommes et des femmes se sont retrouvés, le temps d'une soirée pas comme les autres, pour débattre de sujets d'actualité fort intéressants. Les débats étaient tels que l'assistance et les conférenciers ont vite fait d'oublier la chaleur née d'une climatisation défaillance dans la salle.
Dans son allocution douverture, la présidente d'Afac, Mme Tlemçani Nadira, a expliqué que le choix de la thématique trouve sa raison d'être dans le fait que ces réseaux sont devenus des canaux d'expression et de communication incontournables, de nos jours. «Nous avons jugé utile d'initier cette conférence pour permettre à toutes les femmes qui ne sont pas intéressées par les soirées festives de se joindre à cet espace de débat et de communication pour réfléchir et s'exprimer sur un sujet qui nous interpelle.»
«Les réseaux sociaux sont de plus en plus fréquentés par nos jeunes et les femmes mais non sans risque», poursuit-elle. D'où l'idée d'engager un débat avec des sociologues et des spécialistes en communication pour parler du volet social, à travers le thème du mariage par Internet et le volet politique, à travers l'impact des réseaux sociaux sur nos sociétés. Mme Mouhoun Hamoud Leïla, universitaire et sociologue à Béjaïa, s'est intéressée au mariage par Internet au sein de la société algérienne expliquant les raisons qui poussent la nouvelle génération vers ce recours qui, selon elle, remonte au début des années 2000.
Cette pratique qui donne l'apparence de prendre le relais d'une vieille pratique sociale, témoigne, selon la conférencière, «des changements profonds qui touchent l'ensemble des sphères de la vie sociale». «Après avoir épuisé toutes les voies traditionnelles, la femme algérienne se retourne vers l'Internet qui offre à la fois l'avantage de la discrétion mais aussi de pouvoir dire tout sans avoir à calculer», a-t-elle souligné.
L'échantillon aléatoire de femmes interrogées fait ressortir que «l'objectif recherché est de se construire un projet dans lequel la femme évitera de tomber dans le mariage traditionnel très désavantageux», a poursuivi Mme Mouhoun.
Intellectuelle, indépendante foncièrement, la femme algérienne veut concrétiser un projet qui ne nuit pas tant à ses ambitions professionnelles qu'à son épanouissement social. Il s'agit en définitive, de l'envie de construire une relation de complémentarité et de coopération allant à l'avantage du couple sans aucune inégalité. Lui succédant Warda Daim-Allah Khaled enseignante à l'université de Béjaïa faculté des sciences humaines et sociales a abordé le volet politique dans une communication portant sur les «usages de l'information dans le cadre du journalisme citoyen via les réseaux sociaux». S'appuyant sur les cas des révolutions arabes, Mme Khaled a estimé que «l'une des préoccupations du moment est le rôle d'Internet en tant qu'espace de dialogue dans la démocratisation du monde politique».
Assimilant l'Internet à une véritable Agora symbolique, la conférencière souligne l'ouverture de nouvelles perspectives en termes de démocratie participative à travers des espaces communautaires virtuels où s'effectuent les échanges informationnels, comme les blogs, les forums de discussion et les réseaux sociaux, Facebook et Twitter, portés davantage sur l'engagement citoyen où chacun peut s'exprimer à travers des images, des photos, des informations inédites et des commentaires en temps réel et de manière instantanée à l'échelle planétaire dans le cadre, de ce qu'elle appelle le journalisme citoyen qui, à ses yeux, semble aujourd'hui redessiner les contours de l'espace public et lui donner de nouvelles dimensions.
Internet apparaît comme l'illustration parfaite de ce raz-de-marée technologique, c'est le média de la communication par excellence, c'est le média de l'ubiquité et de l'interactivité, l'individu n'est pas confiné dans le rôle de récepteur mais peut devenir émetteur à son tour, il peut interagir et de manière instantanée d'une part avec l'interface graphique du Web (moteurs de recherche, liens hypertexte) mais aussi et surtout avec les autres usagers via le mailing, les forums de discussions, les blogs et essentiellement les réseaux sociaux comme Twitter et Facebook, véritables plates-formes multimédias pour des échanges communicationnels sur divers aspects de la vie, créant ainsi des communautés virtuelles transnationales.
«Le déclenchement des révolutions dans le Monde arabe a été une onde de choc» a-t-elle expliqué mettant en exergue l'apport des TIC et des réseaux sociaux.
«Il ne faut pas succomber au mythe de la technologie libératrice», fait-elle remarquer estimant en conclusion qu' «il faudrait sans doute analyser les phénomènes inhérents à l'introduction de la technologie dans les différents secteurs de l'activité humaine dans des contextes sociaux différents, et réfléchir aux meilleurs moyens de rationnaliser et d'optimiser l'usage des réseaux sociaux sur le plan des échanges humains pour de meilleures applications, usages et pratiques pour les générations futures».


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