Algérie

Les républicains mettent la mort de Ben Laden au crédit de Bush



«L’obtention d’information est précieuse pour sauver des vies américaines», a estimé hier lors d’une conférence de presse Eric Cantor, le chef de la majorité républicaine de la Chambre des représentants, évitant d’aborder la question des interrogatoires. La veille, il a félicité Barack Obama dans un communiqué pour avoir «adopté la vigilance du président Bush pour traduire Ben Laden en justice». «Je me demande ce que le président Obama pense des simulations de noyade maintenant», s’est interrogé le représentant républicain Steve King lundi sur son compte Twitter. Le sénateur ultraconservateur du Tea Party, Rand Paul, avait félicité lundi dans un court communiqué les Administrations des deux Présidents pour leur «persévérance et leur courage». Pour sa part, l’ancienne secrétaire d’Etat américaine, Condoleezza Rice, a salué hier le «superbe travail» de Barack Obama, tout en soulignant qu’il couronnait également l’œuvre de G.W. Bush. Selon Mme Rice, l’équipe de du président Obama a profité de toute une organisation   contre le terrorisme mise en place par l’Administration précédente, en tirant profit des interrogatoires de Khaled Cheikh Mohammed, le cerveau des attentats du 11 septembre et d’autres suspects importants arrêtés sous l’ère Bush. De son côté, le principal conseiller du président Barack Obama pour l’antiterrorisme, John Brennan, a estimé le même jour sur la chaîne NBC que les informations qui ont mené à Ben Laden viennent de «sources multiples». «Il n’y a pas eu une seule information cruciale venant soit d’un détenu, soit de quelqu’un d’autre», a-t-il dit. Les techniques américaines d’interrogatoire dans la guerre contre le terrorisme, sous l’Administration de George W. Bush, ont été beaucoup critiquées aux Etats-Unis et dans la communauté internationale. Le président Obama a interdit de telles méthodes peu après son arrivée à la Maison-Blanche.
Anticipant sur cette lutte pour la quête des dividendes de l’élimination de Ben Laden, le président Barack Obama a appelé lundi soir les élus américains à se servir de la mort du chef d’Al Qaîda pour surmonter leurs différends et raviver l’unité qui avait prévalu juste après les attentats du 11 Septembre. Obama a été très vivement applaudi le même jour lorsqu’il a fait son entrée dans une salle de la Maison-Blanche où étaient conviés des élus des deux bords, républicain et démocrate, pour un dîner. «La nuit dernière (dimanche, ndlr), lorsque les Américains ont appris que les Etats-Unis avaient lancé une opération qui a mené à la capture et à la mort d’Oussama Ben Laden (...), je pense que nous avons éprouvé le même sentiment d’unité que celui qui avait prévalu le 11 septembre», a annoncé le président américain. «Je suis conscient que le sentiment d’unité que nous avions ressenti le 11 septembre s’est un peu étiolé avec les années et je ne me fais aucune illusion quant aux défis et débats que nous allons devoir affronter dans les semaines et mois à venir», a-t-il ajouté. «Ce soir, j’ai l’ardent espoir que nous pourrons retrouver un peu de cette unité et de cette fierté pour affronter les défis qui nous attendent», a conclu le président américain.
En cette même journée de lundi, l’ancien vice-président américain, Dick Cheney, qui a l’habitude de ferrailler contre Barack Obama à propos de sa politique en matière de sécurité, a rendu hommage au locataire de la Maison-Blanche après l’annonce de la mort de Ben Laden. Dick Cheney, qui était le vice-président de George W. Bush lors des attentats du 11 septembre, a souvent critiqué la politique de Barack Obama en   matière de sécurité et sa volonté de fermer au plus vite la prison de Guantanamo.     «Le gouvernement mérite tout à fait d’être reconnu pour le succès de cette   opération», a-t-il déclaré dans une interview à ABC News après avoir salué l’action d’Obama, notamment son feu vert pour lancer le raid. «Nous lui devons tous notre reconnaissance», a-t-il souligné.
De son côté, Rudy Giuliani, maire de New York au moment des attentats du 11 septembre 2001, a fait part lundi de sa «satisfaction» et dit savourer la «vengeance» que constitue, selon lui, la mort d’Oussama Ben Laden. R. Giuliani a dit à la chaîne ABC avoir éprouvé une «réelle satisfaction, du soulagement et un sentiment de vengeance» lorsqu’il a appris dimanche la mort d’Oussama Ben Laden, tué par un commando américain au Pakistan. «Ben Laden est mort presque dix ans après les attentats du 11 Septembre, qui ont fait près de 3000 morts à Washington, New York et en Pennsylvanie.»
 


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