Algérie

Les réponses des spécialistes



La situation sanitaire liée au Covid-19 s'aggrave en Algérie. Le bilan quotidien des contaminations dépasse depuis jeudi 15 juillet le seuil des 1.100 cas, une première depuis la 2e vague de novembre 2020.La situation sanitaire liée au Covid-19 s'aggrave en Algérie. Le bilan quotidien des contaminations dépasse depuis jeudi 15 juillet le seuil des 1.100 cas, une première depuis la 2e vague de novembre 2020.
Boudahdir, médecin-réanimateur au CHU Frantz-Fanon de Blida. "À Blida on est arrivé à une situation pire par rapport à la première vague (été 2020, ndlr), il y a beaucoup de services médicaux et chirurgicaux mobilisés pour le Covid-19 et donc des retards dans la prise en charge des malades en dehors du Covid- 19", explique-t-il.
Les raisons de la flambée
"Il y a une tension terrible sur la rotation
des lits", pointe le docteur Adel Boudahdir. "Le gros problème c'est toujours le soignant qui est épuisé, beaucoup de personnels sont touchés par la maladie dont certains en sont morts malheureusement", at- il déploré. Grand spécialiste des maladies transmissibles et pathologies tropicales, le professeur Idir Bitam indique que l'Algérie est "en pleine 3e vague" du Covid. Selon lui, il faut compter un peu plus que les chiffres officiels des contaminations. Pourquoi ce pic ' "Tout simplement parce que les personnes qui ont été infectées au mois de novembre ont perdu leur immunité. Elles se sont fait réinfecter par le virus faisant augmenter la courbe. En plus du non-respect des mesures barrières", explique le scientifique. "Maintenant, dans les centres commerciaux il faut assurer la disponibilité du gel hydroalcoolique et bien entendu s'assurer du respect du port de la bavette qui est obligatoire", recommande-t-il.
Devant la situation sanitaire critique qui affecte l'Algérie, les deux praticiens exhortent la population à se faire vacciner. "Je suis pour la vaccination de masse afin de limiter les dégâts et de protéger la population", martèle le docteur Boudahdir. "Il faut travailler sur la sensibilisation. Les citoyens commencent à prendre conscience de l'intérêt de la vaccination malgré la campagne antivaccins qui est dirigée parfois par des personnes qui se comptent parmi le corps de la Santé", explique le docteur Boudahdir. "On doit être clair, honnête et transparent dans la transmission des informations concernant la vaccination.
C'est un moyen qui est sûr et efficace ; n'importe quel médicament peut provoquer des effets secondaires mais on doit toujours peser le risque et le bénéfice. S'agissant du vaccin anti-Covid-19, le bénéfice est de loin très avantageux par rapport au risque qui est extrêmement faible", insiste le praticien. Le médecin observe avec une certaine satisfaction l'intérêt de la population pour la vaccination après des mois d'hésitation. Il appelle à des mesures pour contrecarrer les campagnes anti-vaccin. "Les gens commencent à prendre conscience de l'intérêt de la vaccination mais je pense que le chemin est encore long. Les anti-vaccins utilisent laméthode alarmiste et tentent de semer le doute sur un sujet sensible. Le malheur c'est que certains parmi ces anti-vaccins font partie du corps de la santé. Il faut des mesures contre ces campagnes mensongères et sans aucun fondement scientifique", propose le médecin-réanimateur. Tout en se félicitant de la prise de conscience parmi la population sur la vaccination, le docteur Boudahdir demeure inquiet. "Il y a une prise de conscience chez la population par rapport au vaccin. Il faut continuer dans ce sens et entretenir la vitesse de croisière. J'espère que cette vague ne va pas durer longtemps mais j'ai peur que dès que ça va se calmer, la vitesse de vaccination se calme en même temps. Le risque d'avoir d'autres vagues existe. Nous devons tirer des leçons par rapport à tout ce qui s'est passé jusqu'à maintenant", ajoute le praticien.
Le professeur plaide pour l'instauration du pass sanitaire
De son côté, le professeur Bitam appelle à intensifier la campagne de sensibilisation en faveur de la vaccination contre le Covid-19. "Il est très important de se faire vacciner car on n'a pas le choix. Si les gens ne veulent pas respecter les mesures barrières, la seule chose qui reste c'est le pass vaccinal. Il faut le faire", soutient-il. L'instauration du pass sanitaire a été évoquée jeudi par le docteur Djamel Fourar, porte-parole du Comité scientifique covid- 19, et ce afin d'inciter les Algérien à se faire vacciner contre le Covid. Favorable au pass sanitaire, le docteur Bitam donne des exemples où il peut être appliqué : "Les jeunes qui veulent assister à un match de football doivent être munis d'un pass vaccinal, à défaut l'entrée leur sera refusée. On peut également ouvrir les salles des fêtes mais l'entrée est là aussi conditionnée par l'obligation d'avoir un pass vaccinal". Le docteur Bitam précise que le "pass sanitaire doit s'appliquer à tous les rassemblements dans des espaces fermés.
En termes d'objectifs, il faut qu'on arrive à au moins 40 % pour un début d'immunité collective qu'on ne peut atteindre totalement qu'à 70% de la population vaccinée. Si on arrive à vacciner au moins 20 millions d'Algériens d'ici à la fin du mois d'août, ce sera extraordinaire", avance le scientifique. "Si on atteint cette immunité collective, on va pouvoir diminuer substantiellement la courbe épidémiologique, et avoir une situation plus ou moins stable", projettet- il.Pour ce faire, la vaccination doit touche toutes les catégories d'âges, conditionne le professeur Bitam. "On peut même commencer à vacciner dès l'âge de 12 ans. Parce que si on ne vaccine pas les enfants, on ouvrira une brèche. Si on se contente de vacciner les plus de 50 ans, on n'aura rien fait", prévient-il. Même s'il plaide pour la vaccination, le docteur Adel Boudahdir est, lui en revanche, contre l'obligation de la vaccination. "Je suis pour la liberté individuelle, on sensibilise et on laisse le choix aux concernés. Imposer un pass sanitaire risque de créer un effet inverse à mon avis", développe-t-il. "Le ministère de la Santé a multiplié les sites de vaccination. Une stratégie efficace àmon avis pour rapprocher le vaccin au citoyen", a estimé D Boudahdir.
Boudahdir, médecin-réanimateur au CHU Frantz-Fanon de Blida. "À Blida on est arrivé à une situation pire par rapport à la première vague (été 2020, ndlr), il y a beaucoup de services médicaux et chirurgicaux mobilisés pour le Covid-19 et donc des retards dans la prise en charge des malades en dehors du Covid- 19", explique-t-il.
Les raisons de la flambée
"Il y a une tension terrible sur la rotation
des lits", pointe le docteur Adel Boudahdir. "Le gros problème c'est toujours le soignant qui est épuisé, beaucoup de personnels sont touchés par la maladie dont certains en sont morts malheureusement", at- il déploré. Grand spécialiste des maladies transmissibles et pathologies tropicales, le professeur Idir Bitam indique que l'Algérie est "en pleine 3e vague" du Covid. Selon lui, il faut compter un peu plus que les chiffres officiels des contaminations. Pourquoi ce pic ' "Tout simplement parce que les personnes qui ont été infectées au mois de novembre ont perdu leur immunité. Elles se sont fait réinfecter par le virus faisant augmenter la courbe. En plus du non-respect des mesures barrières", explique le scientifique. "Maintenant, dans les centres commerciaux il faut assurer la disponibilité du gel hydroalcoolique et bien entendu s'assurer du respect du port de la bavette qui est obligatoire", recommande-t-il.
Devant la situation sanitaire critique qui affecte l'Algérie, les deux praticiens exhortent la population à se faire vacciner. "Je suis pour la vaccination de masse afin de limiter les dégâts et de protéger la population", martèle le docteur Boudahdir. "Il faut travailler sur la sensibilisation. Les citoyens commencent à prendre conscience de l'intérêt de la vaccination malgré la campagne antivaccins qui est dirigée parfois par des personnes qui se comptent parmi le corps de la Santé", explique le docteur Boudahdir. "On doit être clair, honnête et transparent dans la transmission des informations concernant la vaccination.
C'est un moyen qui est sûr et efficace ; n'importe quel médicament peut provoquer des effets secondaires mais on doit toujours peser le risque et le bénéfice. S'agissant du vaccin anti-Covid-19, le bénéfice est de loin très avantageux par rapport au risque qui est extrêmement faible", insiste le praticien. Le médecin observe avec une certaine satisfaction l'intérêt de la population pour la vaccination après des mois d'hésitation. Il appelle à des mesures pour contrecarrer les campagnes anti-vaccin. "Les gens commencent à prendre conscience de l'intérêt de la vaccination mais je pense que le chemin est encore long. Les anti-vaccins utilisent laméthode alarmiste et tentent de semer le doute sur un sujet sensible. Le malheur c'est que certains parmi ces anti-vaccins font partie du corps de la santé. Il faut des mesures contre ces campagnes mensongères et sans aucun fondement scientifique", propose le médecin-réanimateur. Tout en se félicitant de la prise de conscience parmi la population sur la vaccination, le docteur Boudahdir demeure inquiet. "Il y a une prise de conscience chez la population par rapport au vaccin. Il faut continuer dans ce sens et entretenir la vitesse de croisière. J'espère que cette vague ne va pas durer longtemps mais j'ai peur que dès que ça va se calmer, la vitesse de vaccination se calme en même temps. Le risque d'avoir d'autres vagues existe. Nous devons tirer des leçons par rapport à tout ce qui s'est passé jusqu'à maintenant", ajoute le praticien.
Le professeur plaide pour l'instauration du pass sanitaire
De son côté, le professeur Bitam appelle à intensifier la campagne de sensibilisation en faveur de la vaccination contre le Covid-19. "Il est très important de se faire vacciner car on n'a pas le choix. Si les gens ne veulent pas respecter les mesures barrières, la seule chose qui reste c'est le pass vaccinal. Il faut le faire", soutient-il. L'instauration du pass sanitaire a été évoquée jeudi par le docteur Djamel Fourar, porte-parole du Comité scientifique covid- 19, et ce afin d'inciter les Algérien à se faire vacciner contre le Covid. Favorable au pass sanitaire, le docteur Bitam donne des exemples où il peut être appliqué : "Les jeunes qui veulent assister à un match de football doivent être munis d'un pass vaccinal, à défaut l'entrée leur sera refusée. On peut également ouvrir les salles des fêtes mais l'entrée est là aussi conditionnée par l'obligation d'avoir un pass vaccinal". Le docteur Bitam précise que le "pass sanitaire doit s'appliquer à tous les rassemblements dans des espaces fermés.
En termes d'objectifs, il faut qu'on arrive à au moins 40 % pour un début d'immunité collective qu'on ne peut atteindre totalement qu'à 70% de la population vaccinée. Si on arrive à vacciner au moins 20 millions d'Algériens d'ici à la fin du mois d'août, ce sera extraordinaire", avance le scientifique. "Si on atteint cette immunité collective, on va pouvoir diminuer substantiellement la courbe épidémiologique, et avoir une situation plus ou moins stable", projettet- il.Pour ce faire, la vaccination doit touche toutes les catégories d'âges, conditionne le professeur Bitam. "On peut même commencer à vacciner dès l'âge de 12 ans. Parce que si on ne vaccine pas les enfants, on ouvrira une brèche. Si on se contente de vacciner les plus de 50 ans, on n'aura rien fait", prévient-il. Même s'il plaide pour la vaccination, le docteur Adel Boudahdir est, lui en revanche, contre l'obligation de la vaccination. "Je suis pour la liberté individuelle, on sensibilise et on laisse le choix aux concernés. Imposer un pass sanitaire risque de créer un effet inverse à mon avis", développe-t-il. "Le ministère de la Santé a multiplié les sites de vaccination. Une stratégie efficace àmon avis pour rapprocher le vaccin au citoyen", a estimé D Boudahdir.


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